Que faut-il savoir sur le premier traité contre la pollution plastique ?

D’où sort ce traité ?

Pour faire simple : en mars 2022, les 175 pays qui participaient à la 5e assemblée des Nations Unies sur l’environnement ont décidé qu’il fallait mettre en place « un instrument international juridiquement contraignant » pour mettre fin à la pollution plastique d’ici 2024 ✨

Donc pour la santé de la planète (et la nôtre, of course), l’ONU a décidé de créer un Comité intergouvernemental de négociation (ICN) chargé d’imaginer ce futur nouveau traité.

Que faut-il attendre des négociations ?

La première des 5 sessions de travail prévues a eu lieu en novembre dernier en Uruguay et avait pour but d’organiser les 2 années à venir.

À partir de demain lundi 29 mai, et jusqu’au 2 juin, la 2e étape des négociations se tiendra à Paris (au siège de l’Unesco). Objectif : aboutir à une première ébauche du traité. Pour rappel l’objectif est qu’il soit adopté d’ici 2024… donc en fin d’année au plus tard ⏰

Petit problème : c’est pas évident de mettre tout le monde d’accord. En fait, il existe un rapport de force entre :

• Les pays d’Asie (gros producteurs de plastique)
• Les pays grands consommateurs (ex : États-Unis)
• Les 53 pays réunis dans la « coalition de haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique » (dont l’Union Européenne fait partie)

En fait, la coalition souhaite avant tout réduire la production et l’usage du plastique dans le monde alors que d’autres pays préfèrent d’abord miser sur le recyclage et une meilleure gestion des déchets.

« Si le rapport parlait plus explicitement de la réduction de production, certains gros pays ne signeraient jamais le traité » explique Diane Beaumenay-Joannet, membre de l’ONG Surfrider.

De son côté, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a publié mi-mai un rapport qui préconise 3 axes : réutilisation - recyclage - alternative afin de créer une véritable économie circulaire du plastique ♻️

Améliorer l’ensemble du cycle de vie du plastique… la solution ?

Certaines assos (comme Surfrider) veulent aussi alerter sur l’ensemble du cycle de vie du plastique qui génère à plusieurs niveaux son lot d’impacts sociaux, environnementaux et sanitaires. Par exemple :

• L’extraction et le transport des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) nécessaires à la fabrication du plastique polluent l’eau et les sols, détruisent la biodiversité et génèrent des gaz à effet de serre.

• L’utilisation d’objets ou d’emballages en plastique entraîne l’ingestion et l’inhalation de microplastiques et de certains additifs toxiques utilisés lors de leur production. Tout ça peut entraîner des effets pas ouf sur la santé humaine (maladies respiratoires, hausse du risque de cancers, baisse de la fertilité, etc).
• En fin de vie, le plastique se retrouve très souvent en décharge, brûlé à ciel ouvert ou rejeté dans la nature. Tout ça représente une source de pollution importante → seulement 9% du plastique produit dans le monde est recyclé…