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Ce qu'il faut retenir du nouveau rapport du GIEC (février 2022)
Pauline Vallée
🤝 En partenariat avec Météo-France
Pauline Vallée
🤝 En partenariat avec Météo-France
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC pour les intimes) a publié le 28 février 2022 son nouveau rapport.
Au menu, des milliers de pages 🥵 et un constat pas jojo (mais hélas pas nouveau) :
« Il est de plus en plus évident que la dégradation et la destruction des écosystèmes [...] par l'Homme augmentent la vulnérabilité des populations. »
Comme on est sympa, on te résume l’essentiel avec Samuel Morin, directeur du CNRM (CNRS-Météo France) et auteur-contributeur d’un chapitre de ce rapport 👇
Changement climatique + autres facteurs (pollution, surexploitation des ressources naturelles…) =
🌳 Perte et dégradation d'une grande partie des forêts du monde
🐚 Perte et dégradation des récifs de corail
🏖️ Perte et dégradation des zones humides côtières (dunes de sable, mangroves…)
Autre problème : l’effet boule de neige. La dégradation de certains écosystèmes qui stockent beaucoup de carbone (océans, forêts) entraîne un rejet supplémentaire de gaz à effet de serre, ce qui aggrave encore le changement climatique.
Le changement climatique entraîne de nombreux risques pour notre approvisionnement en eau potable et nourriture :
🌾 Perte de production alimentaire due à la chaleur et à la sécheresse
🌡️ Perte de productivité du travail dues à la chaleur
💰 Hausse du prix des aliments
💸 Baisse des revenus des ménages (qui dépendent de l’agriculture pour vivre)
🦠 Augmentation de la contamination des cultures
Le changement climatique va développer et aggraver :
💧 Les maladies d'origine alimentaire et hydrique
🐮 Les maladies d’origine animale → dont des zoonoses* (comme le Covid-19)
🤢 Les maladies diarrhéiques (comme le choléra) et endémiques (comme la dengue)
🥵 Le stress thermique (mauvais fonctionnement de l’organisme dû à une température corporelle trop élevée) → 48 à 76 % de la population mondiale devrait y être exposé d'ici 2100 (contre 30% aujourd’hui)
😷 Les maladies cardiovasculaires et respiratoires dues à la hausse des température et l’augmentation de la pollution de l’air
💭 Les problèmes liés à la santé mentale → « Ça regroupe deux réalités. La première, ce sont les personnes qui affrontent les conséquences concrètes du changement climatique, comme les inondations ou les sécheresses. Le second, ce sont ceux qui ne vivent pas ces événements au quotidien, mais qui se renseignent et qui subissent du stress, de l’éco-anxiété », explique Samuel Morin
Le changement climatique ne devrait pas jouer un rôle de premier plan dans la création de futurs conflits. Mais il aura quand même un impact. Tu peux lire cet article pour en apprendre plus sur le sujet.
La montée du niveau de la mer devrait menacer, à moyen terme, 1 milliard de personnes à l’échelle mondiale.
Les dommages dûs aux inondations (comme celles de cet été qui ont touché l’Europe) pourraient doubler dans un scénario de réchauffement de +2°C et quadrupler dans un scénario de +3°C (par rapport à un réchauffement de +1,5°C).
👉 Tous ces impacts ont aussi un coût économique (pour en savoir plus sur le coût du changement climatique, go ici)
Aujourd’hui, entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes sont très vulnérables au changement climatique. C'est quasi la moitié de la population mondiale.
Cette vulnérabilité varie d’un pays à l’autre, et au sein d’un même pays. Les régions en première ligne sont l’Afrique occidentale, centrale et orientale, l’Asie du Sud, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, les petits États insulaires en développement, et l’Arctique.
Les populations les plus à risque sont celles qui subissent la pauvreté, les conflits violents, dont l’activité est directement liée au climat (petit·es agriculteur·ices, pêcheur·euses…) selon le rapport. Mais aussi « la marginalisation liées au sexe, à l'ethnicité, aux faibles revenus ou à des combinaisons de ces facteurs ». Donc les enfants, les femmes, les personnes âgées, les peuples autochtones, les personnes à faible revenu…
« Le changement climatique va se poursuivre dans les prochaines décennies, explique Samuel Morin. Il nous reste 2 solutions : s’adapter en modifiant nos systèmes économiques et nos manières de vivre, et réduire massivement nos émissions de CO2 afin de faciliter cette adaptation. »
⚠️ Limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C permet de limiter les risques, mais ne fera pas non plus de miracle.
Comme le souligne le rapport : « Au moins 170 pays et de nombreuses villes incluent l'adaptation dans leurs politiques climatiques et leurs processus de planification. » Parmi ces mesures : agriculture urbaine, restauration des zones humides, agroforesterie*, corridors écologiques*, renforcement de la sécurité sociale…
La pauvreté et les inégalités compliquent cette stratégie d’adaptation. Le rapport alerte aussi contre la maladaptation (qu’on peut résumer en les « fausses bonnes idées ») comme « les techniques d’adaptations qui émettent elles-mêmes du gaz à effet de serre » explique Samuel Morin. « Les techniques qui vont faire illusion pendant quelques années ou décennies, mais ensuite plus dure sera la chute. »
Agroforesterie : Un mode de culture qui s’appuie sur les services rendus par les arbres et arbustes.
Corridor écologique : Passage aménagé qui relie entre elles deux zones riches en biodiversité.
Zoonose : Maladie d’origine animale.
Faut-il arrêter d’extraire les énergies fossiles du sol ?
Es-tu (oui, toi) responsable du changement climatique ?
Comment la Guyane va être impactée par le changement climatique ?
Le changement climatique a-t-il provoqué la canicule de 2003 ?
Pourquoi les peuples autochtones devraient être plus écoutés côté écologie ?
À quoi ressemblerait ta vie dans une France à +4°C ?
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