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Ce qu'il faut retenir du nouveau rapport du GIEC (avril 2022)

Le dernier (et ultime) volet du 6e rapport du GIEC vient de paraître le 4 avril 2022. Si le précédent volet du rapport mettait en lumière les effets (souvent irréversibles) du changement climatique, celui-ci propose un éventail de solutions détaillées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (et ça c’est cool 🎉)

« Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons maintenant peuvent garantir un avenir vivable. Nous avons les outils et le savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement climatique. »
Hoesung Lee, président du GIEC

Comme on est sympa (et parce que c’est hyper important, fais donc lire cet article à toute la famille) → on t’a résumé l’essentiel avec l’aide de Roland Séférian, chercheur au CNRM (CNRS-Météo France) et co-auteur d’un précédent rapport du GIEC.

Quelques infos à l’échelle mondiale

  • Entre 2010 et 2019, les émissions de gaz à effet de serre ont été plus élevées qu’au cours de toutes les décennies précédentes… Elles sont principalement dues au CO2 qui provient des énergies fossiles et du secteur de l’industrie 🏭
  • Les promesses faites par les gouvernements de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre ne sont toujours pas à la hauteur de l'Accord de Paris → à ce rythme, on dépassera les +1,5°C au cours du siècle alors que c’est la limite fixée par l’Accord de Paris !
  • Il va falloir atteindre le pic des émissions de gaz à effet de serre entre 2020 et 2025 (maintenant, quoi 🤯) si on veut respecter ces objectifs.
  • C’est pas tout → il faut aussi qu’elles diminuent assez vite pour atteindre le « zéro émission nette » :
    • D’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C
    • D’ici 2070 pour le limiter à +2°C

Et les solutions alors ?

C’est ambitieux, mais pas infaisable 🙌 Plusieurs techniques ont été identifiées.

L’énergie

Aka le secteur responsable d’un tiers des émissions au niveau mondial. Pour limiter la hausse de température à +1,5°C, il faudrait diminuer l’usage du charbon, du pétrole et du gaz.

QUIZ
D’ici 2050, la conso de charbon va devoir baisser de :

Et pour que ça match, 2 méthodes possibles :

  • Les remplacer par des énergies renouvelables (créées par les éoliennes ou les panneaux solaires par exemple).
  • Les remplacer par des énergies fossiles associées à des techniques de capture du carbone (qui peuvent être naturelles, comme faire pousser une forêt, ou artificielles, on en reparle plus bas).

Le secteur industriel

Dans le secteur de l’industrie (automobile, textile, chimie… Gros secteur), c’est un sacré challenge d’atteindre zéro émission nette, « mais ce n’est pas impossible », explique le GIEC. Il faudrait par exemple :

  • Éviter le gaspillage d’énergie et de matière première.
  • Favoriser le recyclage et l’économie circulaire (= le fait d’utiliser les déchets d’une industrie comme matière première pour une autre)
  • Utiliser les alternatives aux matières premières qu’on connaît déjà mais qui ne sont pas forcément appliquées.

Les villes

De ce côté là, les principales solutions sont :

  • Un urbanisme plus durable avec, par exemple, la rénovation des immeubles et la remise en service des bâtiments inutilisés 🏡
  • Créer plus de surfaces végétalisées et de zones humides (type des mares), qui pourront stocker du carbone directement dans les villes 🌳
  • L’électrification (des transports et de globalement toutes les activités qu’on y mène) ⚡️

Le transport

QUIZ
Pour ne pas dépasser +1,5°C, les émissions des transports doivent :

Ce qu’il faut faire d’après le GIEC :

  • Changer les modes de transport : prendre moins l’avion, favoriser la marche, le vélo, les véhicules électriques, le covoiturage, mais aussi le télétravail pour se déplacer moins 👩‍💻
  • Les biofuels* et l'hydrogène* peuvent être utiles à moyen terme, pour la transition de certains secteurs comme l'aviation ou le transport de marchandise.

L’usage des terres

Là, on est sur du lourd : non seulement on peut réduire les émissions liées à l’agriculture (par exemple), mais on peut aussi absorber pas mal de gaz à effet de serre !

Par exemple :

  • En changeant notre système agricole : moins d’élevage = beaucoup plus de terres dispo !
  • Et sur ces terres, on peut restaurer les écosystèmes naturels comme les forêts, savanes, prairies, zones humides…

⚠️ Attention : on part pas sur une solution miracle et ça ne suffira pas si on ne change rien dans les autres secteurs précise le GIEC.

La demande

La demande, c’est ce que les citoyen·nes consomment, en gros. Et grâce à elle…

QUIZ
D’ici 2050, on pourrait réduire les émissions mondiales de :

Ça peut prendre plein de formes :

  • Changer nos modes de transport
  • Modifier nos régimes alimentaires
  • Mieux isoler nos maisons

Éliminer le carbone de l’atmosphère

Le GIEC est clair, il va falloir stocker du carbone, puisqu’on ne pourra pas arrêter complètement d’en émettre (pour certains secteurs, c’est très complexe). Ça peut être grâce à des techniques qui reposent sur la biodiversité (comme la restauration de forêts), ou des techniques artificielles.

Mais ces dernières ne sont pas suffisante… et pas encore opérationnelles : il faut plus de recherches, d’investissements et de preuves d’efficacité avant de pouvoir vraiment les utiliser.

Tout ça est complémentaire !

Tu l’auras peut-être compris, beaucoup de ces secteurs dépendent les uns des autres 🤝 Et certains changements à mettre en place reposent sur des leviers d’actions similaires : l’électrification, le fait de réduire la consommation en général (de biens, d’énergie, etc) ou encore l’absorption des émissions qui n’auront pas été éliminées !

2 autres choses à relever dans ce rapport :

  • Le rôle des États est crucial, mais il y a aussi un rôle grandissant des acteurs locaux et non gouvernementaux (villes, entreprises, citoyen·nes, communautés locales, etc) dans l’effort mondial pour lutter contre le changement climatique.
  • Cette dynamique ne peut pas se faire sans prendre en compte « l’acceptabilité sociale » des mesures : en gros, si on fait pas attention à la justice sociale et climatique ou à ce que les efforts soient équitablement répartis entre les pays / les citoyen·nes, tout ça est voué à l’échec !

Et l’économie dans tout ça ? D’après le GIEC, ça coûtera moins cher de mettre en place toutes ces mesures, que de devoir faire face aux conséquences du changement climatique !

SONDAGE
Alors, ce rapport te déprime ou il te donne de l’espoir ?

Biofuel : Carburant produit à partir de matériaux organiques non fossiles (végétales).

Hydrogène : Gaz naturel qu'on retrouve dans l'eau et qui peut servir de source énergétique.

Rapport du GIEC
Interview de Roland Séférian

Esther Meunier
À la recherche de bonnes nouvelles
Nicolas Quénard
The Lizard King

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