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Aujourd’hui : la parole à Laeti, rappeuse, compositrice et actrice, qui a joué dans la saison 2 de la série Validé et a co-créé avec nous le morceau On accélère 🔥 Et si tu veux te mettre dans l’ambiance, n’hésite pas à glisser ça dans tes oreilles 🎶
Je sais pas s'il y a des gens qui, dès qu’ils naissent, non allez, dès qu’ils ont 5 ans, sont engagé pour le climat. Si ça existe, en tout cas c'est pas du tout mon cas.
À la base, j’étudie dans un lycée politiquement engagé, le lycée autogéré de Paris. On vit en autogestion. On s’occupe du jardin, on fait nous-mêmes la cuisine... C’est là que je commence un peu à prendre conscience de ce truc de : j'ai envie de prendre soin de là où je suis, de ce qui m'entoure.
J’ai deux potes, Simon et Léopold, qui ont créé un groupe de rap et qui sont déjà touchés par les questions d’environnement. Je les suis à la ZAD de Notre Dame des Landes, à Bure, et puis, un jour, à la ZAD du Testet.
Je fais 22 heures de stop et quand j’arrive, je découvre des gens qui ont une liberté, une manière de partager et de consommer complètement différentes de nous. Je vois des gens en salopette qui font du feu, qui fabriquent eux-mêmes leur pain. Les paysans ramènent leurs légumes du champ d’à côté, tout ce qu'on mange vient d’ici, tout est gratuit. Enfin, c’est pas vraiment gratuit, c'est plus un système d'échange. Chacun met la main à la pâte.
On pouvait choisir chacun ce qu'on voulait faire, et moi je voulais faire la cabane. C'était la première fois de ma vie que je touchais du bois. Je te parle pas des trucs de Bricorama, non, je parle de vrai bois qui donne des échardes.
Je travaille dessus tout l’après-midi, peut-être 4h et demie ou 5 heures. La nuit tombe, et là y a pas de lampadaires, il fait noir direct. On a tous dormi dans la cabane. Il y avait un trou carré dans le toit, on voyait le ciel, c'était magique. C'est la première fois de ma vie que je dors dans un endroit que j’ai construit.
Quand je suis chez moi toute seule et que j’entends un bruit, j’ai peur. Là, je suis dans une cabane avec 7 inconnus, il fait nuit noire, on est au milieu de la forêt, et pourtant je me sens en sécurité. Je sais pas comment expliquer.
Je le lie forcément à l'art, aux émotions.
On reste cinq ou six jours, puis à un moment donné des profs nous appellent en mode « y a lycée les gars ok ? ». Et donc oui, quand je rentre à Paris, j’ai du mal à jeter mon mégot par terre. C’est comme si y avait plein de trucs que je voyais pas, je marchais tête baissée, et d’un coup je lève la tête et je vois plein de choses.
Ça a fait celle que je suis aujourd'hui. Je suis une artiste, il y a des moments où je vois des célébrités, y a un certain niveau de vie. Mais je veux pouvoir revenir à la nature, avec mon K-Way, mes bottes, mes gants, et me sentir bien. C’est ça le plus important.
« Il y a des gens que j’ai arrêté de voir quand je suis devenue écolo. »
« Je veux plus vloguer pour montrer le changement climatique. »
« Le changement climatique nuit plus aux filles. »
« C'est tellement passionnant de changer le monde. »
« Nous poursuivons notre gouvernement en justice. »
« Ça devait juste être un road trip. Ça a changé ma vie. »
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