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Aujourd’hui, la parole à Julie, vice-présidente d’une ONG de lutte contre la pollution marine et maman de 3 enfants, qui explique comment l’écologie rime avec tâches supplémentaires… et donc une charge mentale qui se rajoute pour celles et ceux (surtout celles) qui gèrent le quotidien.
On est une famille en pleine transition écologique mais on n’a pas attendu l'effet de mode pour se réveiller. On a toujours fait plus ou moins attention, ne pas jeter son mégot par terre, trier ses déchets, des choses toutes simples mais qui ne le sont pas pour tous.
Là où je me mets une pression supplémentaire, c'est vraiment dans mon rôle de maman. Avec trois enfants c’est toute une organisation à la maison. Je n'ai jamais acheté de petits pots pour bébé par exemple, ni de plats préparés, donc il faut faire des courses spécifiques et anticiper les repas. Je trouve la plupart des produits dont j’ai besoin sur les marchés locaux, après je complète ailleurs, même plus besoin d’aller en grande surface, je privilégie les magasins indépendants. Mais ça implique quand même une organisation millimétrée, comme vérifier les horaires d’ouverture, la distance…
Depuis toujours ça me pèse énormément. À l’arrivée de mon premier enfant, j'avais conscience de l'état d'urgence climatique mais je n'arrivais plus à rendre mes pratiques quotidiennes compatibles avec un mode de vie écologique. Parfois il faut s’accorder avec sa conscience et faire des choix. Quand on a envie de bien faire mais qu'on a le sentiment de ne pas réussir ou de ne pas pouvoir, c'est hyper culpabilisant.
Même si des fois je sais que je n’y suis pour rien. Par exemple, il y a un an ou deux, la maîtresse de ma fille nous a demandé d’acheter une référence de stylo particulière. Et j'ai fait plusieurs enseignes comme la maison de la presse, la grande galerie commerciale, les papeteries… Impossible de la trouver.
J'ai dû commander sur un site en ligne. C’est quand même frustrant de se dire que, dans une grande ville où y a plein de magasins qui vendent des tas de trucs jetables et inutiles, que ce soit la galère à ce point d’acheter un stylo d'une marque hyper connue !
Il va falloir que je revois un peu mon mode de fonctionnement et que je m’organise pour trouver du temps pour m’occuper de moi. Le bien-être c’est super important pour moi. Heureusement j’ai de la chance car avec mon compagnon on a une répartition des tâches ménagères très égalitaire. Je suis un peu hors statistique là-dessus !
Ça reste moi qui impulse le changement, mais monsieur s’y est mis avec plaisir et intérêt. Il fait sa part, il écoute mes conseils pour revoir sa façon de faire à la maison. Par exemple, même si je ne suis pas là, il ne va pas acheter de petits pots pour bébé, il va cuisiner. Mais quand il s’agit de lire un million d'étiquettes, ça reste moi, la femme, qui va prendre la relève sur cette tâche.
Malgré la frustration et la culpabilité qu’il y a parfois, j'essaye d'être optimiste. Souvent je trouve un compromis qui me permet de déculpabiliser. Je ne veux pas être parfaite. Au-delà des gestes simples, mon engagement reste une source de plaisir !
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