Aujourd’hui : la parole à Farida Bonkoungou (21 ans) qui participe à des opérations de reboisement et restauration des sols au Burkina Faso. Elle te raconte la place que prend l’engagement dans sa vie, et comment elle essaie de tout équilibrer !
Je tombe dans la lutte climat dès l’âge de 13 ans ! Ma grand-mère, qui vit alors chez nous à Ouagadougou, me parle de son époque, des animaux qu’elle pouvait voir plus facilement de son temps, du prix de la nourriture aussi, qui était plus bas… Et elle relie tout ça à la crise écologique, en disant que c’est à cause du changement climatique que les animaux ont fui les forêts, ou que les aliments coûtent plus cher à produire.
À côté de ça, je m’en souviens très bien, impossible d’oublier la date : le 1er septembre 2009 une énorme inondation frappe ma ville. Il y a beaucoup de sinistré·es, de personnes déplacées… Tout ça crée un déclic.
Pendant les vacances, je m’inscris à des camps de reboisement avec d'autres jeunes à peu près de mon âge. 13 ans, c’est jeune. Je suis à la fois triste de ne pas pouvoir vivre dans le même monde qu’ont connu les personnes plus âgées, et enthousiaste, parce que je rencontre des gens qui ont la même vision que moi, j’ai l’opportunité d’être au contact de la nature. Tout est un peu mélangé.
Côté action, avec les autres activistes, on essaie aussi de toucher les dirigeants politiques. On organise des marches, du lobbying, on publie des plaidoyers. Je participe aussi à un projet lié, le projet JESAC : l’idée c’est de reverdir les villes du Sahel qui sont les plus touchées par le changement climatique, où la terre est abandonnée, parce que les jeunes partent à la recherche de vies meilleures.
Mes frères et sœurs s’inquiètent de me voir quitter la maison pendant au moins deux semaines. Je ne suis pas très soutenue, mais je suis têtue. Au fur et à mesure, ils voient que je me donne à 100% à la lutte et ils soutiennent de plus en plus à leur manière.
Par contre, tout combiner, j'avoue que c'est difficile. Il faut forcément être excellent à l'école, en même temps apporter sa touche personnelle, de l'autre côté gérer sa vie sociale. J'essaie de jongler mais le volet études qui est un peu plus mis à l'écart. C'est pas bien, je sais ! Côté vie personnelle, on va dire que j'ai plus de vie.
Il faudrait vraiment que j'essaie de me caser dans un domaine. J’étudie la nutrition, c’est super vaste mais il y a des liens avec le changement climatique, avec les jeunes aussi. J’aimerais vraiment lier les deux. On a pas forcément besoin de se donner à 100% ou d'être tout le temps sur le terrain quand on veut changer les choses. J’aimerais que les jeunes en prennent conscience. Ce sont les petites actions de tous les jours qui font grandir les personnes et le monde.
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