Accueil, NOWU. Ta planète. Ton média
5 min

« Ne pas tracer d’itinéraires précis, c’est ça qui fait la beauté du voyage. »

Aujourd’hui : la parole à Tim (alias Dream Tim sur Insta), 22 ans, étudiant en médecine, qui a pris une année de césure pour rejoindre Le Cap en Afrique du Sud depuis Lille… en solo et à vélo ! (au profit de l’association Petits Princes)

J’ai fait ce voyage dans le cadre d’une année de césure, que j’avais décidé de prendre parce que je voulais vivre une expérience qui soit en dehors de ce que je pouvais apprendre dans un cursus mais aussi pour construire un projet personnel avec les valeurs qui me tiennent à cœur. Et évidemment pour découvrir d'autres pays et d'autres cultures.

En réfléchissant à mon année de césure pendant toute une année, c'est le vélo qui est ressorti. C'était le moyen de transport que je trouvais le plus adapté pour un voyage de longue durée, qui permettait de couvrir une certaine distance, mais également de prendre son temps.

Je n'avais jamais vraiment fait de voyage à vélo sur plusieurs mois. J’avais seulement fait quelques petits trucs, comme une semaine avec des copains où on était allés à Amsterdam, mais c'était un peu sur un coup de tête.

Pour partir pendant plus de 6 mois de voyage, j’ai été un peu plus cadré. Je me suis équipé !

J'ai beaucoup aimé traverser la France, l’idée de partir de chez moi. Je l’ai fait en 15 jours, ça permettait justement, comme je n'étais pas trop habitué aux voyages à vélo, de vraiment me mettre dedans. C'était une mise en route tout en douceur.

Après je suis passé par la Suisse, les Alpes suisses. Tout d'un coup, c'est devenu un petit peu plus intense ! J’ai embrayé sur l'Italie et les Balkans (tous les petits pays pas mal vallonnés). Le long de la mer Adriatique, c’était très sympa !

Ensuite j’ai traversé la Turquie, le premier pays où il y a vraiment eu un gros choc culturel. J'ai beaucoup aimé. L'hospitalité des Turcs, les paysages, tout ça, c'était dingue. Et après, par Chypre pour rejoindre les territoires israélo-palestiniens, la Jordanie et l'Arabie saoudite. C'était aussi une expérience plutôt sympathique !

J’ai pris un bateau pour rejoindre l’Egypte et je suis allé au Soudan. Malheureusement, j'ai dû prendre un avion pour survoler le Soudan du Sud et l’Éthiopie. Par sécurité j'ai préféré sauter cette petite barrière pour me rendre en Ouganda.

Ensuite je suis passé par le Kenya, la Tanzanie, le Malawi, la Zambie, le Botswana, la Namibie et finalement : l’Afrique du Sud ! Ce que j'ai beaucoup aimé en Afrique, c'est que que ce soit au nord, au sud, à l'est, à l'ouest, c'était toujours très différent : on passe des paysages désertiques à la forêt tropicale, la savane…

Pour faire tout ça, j’ai mis exactement 285 jours.

Côté rythme, au début, je prenais une journée de pause par semaine (compris dans les 285 jours) et après de temps en temps.

Ce qui est génial à vélo, c'est qu'on est très souple.

Je voulais arriver au maximum mi-juillet et je suis arrivé un petit peu avant. Je m'étais dit entre juin et juillet, et à partir de là, c'est pas la course, quoi.

Ce qui est aussi important à faire dans ce genre de voyage, c'est de pouvoir le faire à son rythme et de ne pas être pressé. En étant pressé, on loupe beaucoup de choses.

Le choix de partir seul, c'est venu un peu comme une évidence, parce que c'est pas du tout pareil que de voyager à plusieurs. En étant seul, bah on est très libre. C’est moi qui choisit tout. Si je veux aller à droite, je vais à droite.

Mais en voyageant seul, on a aussi plus tendance à aller vers les autres, parce qu'on a envie de parler à des gens et on se suffit pas à nous-mêmes comme on pourrait le faire avec un groupe.

Si tu survoles un pays, tu ne vois pas le pays. Si tu voyages en transports en commun, tu vas te diriger de ville en ville, parfois uniquement de ville touristique en ville touristique pour voir les monuments. Alors que voyager à vélo permet d’aller partout, on traverse des campagnes, on traverse des chaînes de montagnes…

Et donc forcément aussi, les rencontres sont beaucoup plus propices. Quand les gens te voient à vélo, ils sont plus intéressés parce que c'est un peu étonnant, différent. Et surtout ça rend plus accessible.

Au moment de partir, je faisais peur à beaucoup de monde parce que je ne préparais pas grand-chose.

Bien sûr je me renseignais sur les pays, les régions où il valait mieux passer. J’ai mis un an à préparer ce voyage ! Mais pour savoir la route exacte à prendre, je voyais soit une semaine avant, soit le matin-même. Je me faisais surtout guider par les locaux. Ne pas tracer d’itinéraires précis, c’est ça qui a fait la beauté du voyage.

Le fait de regarder à chaque fois le GPS, checker s’il faut que je tourne à droite ou à gauche, préparer un itinéraire à l'avance, ça aurait pris un temps monstrueux.

C’est un peu bateau, mais c'est la vérité : si on a un objectif comme rejoindre l'Afrique du Sud à vélo, il faut écouter ses rêves et les toucher. Tout est possible, il faut y aller, réussir à se lancer.

Y a eu un bon nombre de personnes qui m'ont dit que ce n'était pas possible et que j'allais pas y arriver. Mais finalement je peux leur dire que c'est bon !

Après des difficultés, j'en ai eu un peu, forcément, mais (c’était plutôt une bonne surprise) pas de majeure. J'ai eu des petits soucis mécaniques. Je me suis retrouvé sur des routes qui ne permettaient pas vraiment d’avancer et je me retrouvais à pousser mon vélo par exemple.

Ce que je retiens de meilleur de mon voyage c’est les rencontres, la découverte, comment vivent les gens un peu partout, dans beaucoup de pays différents.

On se rend compte que dans notre vie, faut quand même vraiment se tourner vers l’essentiel. Et l'essentiel, c'est d’être heureux de vivre une vie. Une vie simple, c'est quelque chose qu'on nous dit aussi souvent, mais finalement, c’est vrai, c'est ça le plus important.

Tu penses quoi du témoignage de Tim ?
Juliette Lenrouilly
En train de manger

Lien copié !

Article enregistré !