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« Ma génération est en grande partie responsable de l’état de la planète. »

Témoignage de Cécile Fontaine, 74 ans, la mamie écolo que tout le monde rêverait d’avoir. Engagée pour la planète depuis toujours, elle est aujourd’hui membre de l’association « Grands-parents pour le climat » située en Belgique et nous parle de son devoir de transmission avec la jeune génération (et particulièrement ses petits-enfants).

J’ai toujours trouvé que respecter la nature, c’était naturel.

Je suis fille d’agriculteur, mon père était éleveur mais il prenait son travail très au sérieux et respectait ses animaux. Donc je me suis mis à les respecter aussi. Je me souviens même très bien d’une phrase qu’il répétait souvent quand j’étais petite : « Si on violente la terre, un jour où l’autre elle se vengera. »

Cette ferveur écologique, elle ne m’a jamais quitté. Et aujourd’hui, j’ai 74 ans, je suis retraitée depuis bientôt 10 ans et mon objectif c’est d’être une bonne ancêtre. Pas seulement pour mes 4 petits-enfants mais aussi pour celles et ceux qui les précéderont ensuite.

J’habite en Wallonie, à 20 km au sud de Bruxelles, et depuis 2016 j’ai rejoint la branche belge de l’association « Grands-parents pour le climat » où je suis membre du conseil d’administration. Mais avant tout ça, je votais déjà pour le parti écolo belge et j’étais de toutes les manifs contre le nucléaire et pour le climat.

Pour les gens de mon âge, il faut bien se rendre compte que notre génération est en grande partie responsable de l’état actuel de la planète. Au sein notre association, beaucoup de grands-parents bénévoles ressentent même un sentiment de culpabilité et ont justement pour objectif de dénoncer le système actuel dans lequel nous avons baigné trop longtemps.

À côté de ça, je cultive mon potager et vis très sobrement. Je suis végétarienne depuis plus de 25 ans et essaye de faire en sorte que ma retraite soit tout autant citoyenne que ma vie professionnelle l’a été. Je n’impose mon mode de vie à personne car il peut être perçu comme drastique et radical pour certains.

Et puis bien sûr, je passe du temps et partage cette vision écologique avec mes petits-enfants. Par exemple, nous ne nous offrons plus de cadeaux matériels à Noël ou aux anniversaires (sauf des friandises pour la Saint-Nicolas). Nous allons à des expositions et au spectacle ensemble. Bref, nous partageons plein de moments privilégiés.

Quand nous dînons chez moi, ce sont toujours des plats végétariens que je cuisine avec ce que je cultive. Et puis un de mes petits-fils m’aide même à faire mes repérages quand je dois guider une randonnée (un autre de mes passe-temps). À ce moment-là je suis réellement gâtée car il me parle de lui, me fait des confidences et c’est un vrai bonheur de pouvoir profiter de la nature en sa compagnie.

Les discussions, les moments d’échanges sur des sujets environnementaux (ou pas) que je peux avoir avec mes proches vont nourrir nos consciences écologiques respectives.

En tout cas mes petits-enfants me disent que je suis une « mamou » stylée. Donc sûrement qu’être écolo, c'est être stylée. Je ne vais pas me jeter des fleurs, mais je pense qu’ils sont fiers de moi.

De toute façon aujourd’hui il faut laisser la jeunesse décider de son propre destin. Ce n’est pas à nous, les seniors, de le faire. Personnellement, je vote toujours en réfléchissant à l’impact que ça aura sur le long terme. Jamais en me préoccupant de l’impact que ça aura sur mon futur proche. Moi, ça n’a plus d’importance. Ça ne me concerne plus.

Comment convaincre tes parents et grands-parents d'être plus écolo ?