« J’ai quitté mon job pour me lancer dans un tour du monde à pied et en stop. »

Aujourd'hui : la parole à Juliette, aka La bretonne en stop (que tu peux suivre sur Insta et TikTok), qui fait un tour du monde en stop et à pied sans avoir prévu de vraie date de retour. Sa particularité ? À chaque étape, elle essaie de rencontrer des activistes écolo !

En ce moment, je suis dans le sud de la Turquie. Je suis en pleine réflexion sur la suite de mon périple : il y a notamment des questions de visa qui se posent, car certains pays n’en proposent que si on arrive en avion. Tout ce que je veux éviter donc !

Ça fait plusieurs mois que je suis partie. En fait, j’ai toujours été pas mal engagée dans des associations féministes et écolo : Alternatiba, Greenpeace, Féministes révolutionnaires… Mais en parallèle je travaillais pour une grosse entreprise, et j’étais en dissonance entre mes valeurs et mon travail. Donc j’ai voulu changer et partir un peu, et quitte à partir, autant rencontrer d’autres activistes sur le chemin !

Je voulais voir comment la question est appréhendée dans différents pays, donner pleins d'exemples d'activistes pour que les autres puissent s’identifier et avoir envie d’agir à leur tour.

Au départ, je voulais aller en Australie sur un temps long, mais j’avais aussi décidé d’arrêter de prendre l’avion, et en réfléchissant je me suis aperçue que le stop correspondait vraiment à ce que je voulais faire de ce voyage : la rencontre, la spontanéité… Donc j’ai commencé à me renseigner.

Pendant cette phase, tout le monde me disait que c’était dangereux, alors pour garder une contenance j’étais forcée de faire comme si le stop c’était une habitude pour moi même si j’avais pas tant d’expérience que ça.

Mais j’ai bossé mon sujet, et avant de partir, j’étais capable de répondre à toutes les inquiétudes qu’on me présentait.

J’ai construit un itinéraire indicatif car une fois en Australie il faudra bien rentrer, en prenant en compte aussi la situation politique des pays, et puis partout où je passe, je contacte des associations et projets écolo ! Je modifie et j’adapte au fur et à mesure, c’est l’avantage du stop on est hyper flexible.

Pour l’instant je suis passée en Allemagne, Suisse, Autriche, Slovénie, Croatie, Monténégro, Albanie, Grèce, et Turquie.

Beaucoup de choses m’ont marquée, mais si je devais en choisir quelques-unes, ma première escale dans une ferme dans les Vosges en ferait partie. J’y ai découvert une vie en semi-autonomie, un nouveau rythme, un fonctionnement plus solidaire basé aussi en grande partie sur le troc…

En Allemagne, j’ai aussi rejoint un Klimat Kamp : des activistes étaient installé·es sur la place publique depuis 3 ans, avec au moins 2 personnes qui y dorment chaque soir. Le but est d'alerter sur la situation climatique, de revendiquer une politique plus écolo pour les transports, de sensibiliser les passant·es… Ils m’ont prise sous leur aile et j’ai énormément appris là-bas.

Et hier, en Turquie donc, j’étais à un rassemblement de 80 organismes qui luttent contre un projet de mine de charbon. En réalité ici il y a assez peu de revendications car le contexte politique est difficile, mais celle-ci est assez importante et symbolique.

Côté logistique, je ne savais pas du tout comment ça allait se passer mais :

• En stop, je n’ai jamais attendu très longtemps, le max c’était 3h en Grèce et c’était exceptionnel
• Pour dormir, j’alterne entre des applis, demander à des gens, ou me servir de ma tente en bivouac maintenant qu’il fait beau !

Pour moi c’est important de parler de voyage décarboné, pour créer des imaginaires collectifs nouveaux. On a tous un peu cette vision qu’on nous fait miroiter, de partir à l’autre bout du monde dans des décors de rêve.

J'aimerais offrir une nouvelle vision, donner envie à tous·tes d'oser se lancer dans d'autres types d'aventures, montrer que voyager autrement c'est possible et que ça crée pleins d'expériences vraiment uniques !