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5 innovations et politiques qui font la diff en Afrique

L'Africa Climate Summit, une énorme conf où des dirigeant·es de pays et des organisations internationales vont se parler des questions climatiques en Afrique, se tient cette semaine à Nairobi, au Kenya 🌍

Ça va être le moment de discuter du fait que le continent africain est touché de manière disproportionnée par l'augmentation de la température mondiale et devrait connaître une escalade des risques climatiques physiques, comme la sécheresse qui cause des dégâts aux cultures, la désertification et l'augmentation des cyclones… Ça fait vraiment beaucoup, surtout quand on sait que le continent représente une faible part des émissions mondiales de CO2.

QUIZ
L’Afrique est responsable de quelle part des émissions de gaz à effet de serre mondiales ?

Pour lutter contre toutes ces conséquences vraiment pas cool, pas mal d'innovations existent sur le plan technologique et aussi en matière de politiques publiques. On t'en présente 5 👇

Solution n°1 : Développer des solutions écolo à l’échelle ultra-locale

C’est la technique qu’a développée Corps Africa, qui permet à de jeunes Africain·es diplômé·es de partir 1 an en volontariat dans une communauté rurale, comme l’explique Ndeye Mareme Ndour, directrice adjointe du projet :

« Les jeunes vont dans ces communautés et identifient avec elles leurs besoins les plus urgents et des solutions pour y répondre. On les laisse en immersion ce qui leur permet d’apprendre les techniques locales. Ensuite, Corps Africa les aide à mettre en œuvre les projets qui ont germé ! »

Beaucoup de ces communautés sont impactées par le changement climatique donc un grand nombre de projet se penchent sur ces questions !

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Par exemple :

Mareme explique que le but n’est pas de répliquer les solutions d’une communauté à l’autre, mais vraiment de partir des besoins et du contexte local : « On a vraiment des projets qui viennent des communautés elles-mêmes, on les laisse toujours s’exprimer d’abord, même si ensuite, lorsque les besoins sont similaires dans une communauté au Sénégal et une autre au Ghana, on peut faire des propositions sur ce qui a marché ici ou là. » 🤝

Solution n°2 : Créer une « muraille verte » pour lutter contre la désertification au Sahel

QUIZ
L’idée originale de la muraille verte vient de...

L’objectif de cette grande muraille verte : éviter que les sols ne se dégradent trop en bordure du désert du Sahara.

T’imagines peut-être une grande forêt tout le long d’une ligne, mais ça ne ressemble pas exactement à ça !

« La grande muraille a un peu changé de vision, ce n’est pas que du reboisement : de mon point de vue, c’est créer une mosaïque de projets qui incluent aussi l’entreprenariat vert » explique Mareme. Comme pour le reste, partir du local pour s’adapter au contexte et au besoin est plus efficace.

Donc même s’il y a des projets de reforestation, il y en a aussi beaucoup qui sont consacrés à l’agroforesterie, à la permaculture, en bref à des pratiques qui permettent de protéger les sols 🙏

Solution n°3 : Miser sur les énergies renouvelables pour développer l’accès à l'électricité

Un enjeu hyper important en Afrique, c’est de développer l’accès à l'électricité sur le territoire. Aujourd’hui, seulement 40% de la population y a accès.

Une des solutions, selon l’IEA : miser à fond sur les énergies renouvelables, surtout sur l’énergie solaire ☀️

QUIZ
L’Afrique possède quelle part du potentiel solaire mondial ?

Depuis 2016, 87% des investissements de la Banque d’Afrique dans la production d'électricité sont consacrés aux énergies renouvelables. Il y en a quelques-uns assez gros qui ont vu le jour ces dernières années :

  • le projet solaire de 510 mégawatts (MW) de Noor Ouarzazate au Maroc, la plus grande centrale électrique à concentration* au monde
  • le projet éolien du lac Turkana de 310 MW au Maroc
  • le programme « Desert to Power » qui va permettre de générer 10 000 MW d’énergie solaire dans 11 pays du Sahel et d’Afrique de l’Est → ils fourniront de l’énergie renouvelable via l’énergie solaire à 250 millions de personnes. Le projet a commencé en 2018 et, une fois achevé, il deviendra la plus grande zone solaire du monde.

Quelques projets éoliens (assez énormes) voient aussi le jour : par exemple, le Kenya (le plus grand parc éolien d'Afrique subsaharienne) veut produire 100% de son énergie grâce à des sources renouvelables.

Économiquement c’est aussi hyper intéressant, car ça permet d’offrir plein d'opportunités au continent, surtout dans un contexte où tout le monde doit baisser ses émissions.

Solution n°4 : Mettre en place des systèmes d’alerte précoce

Un système d’alerte précoce, c’est un système qui permet de prévenir la population de l’approche de conditions météo dangereuses, comme des crues, tempêtes, vagues de chaleur ou même les sécheresses.

L’idée c’est de permettre aux gens (et aux institutions) de mieux se préparer et de se protéger (eux et leurs cultures par exemple).

QUIZ
Quelle part de la population mondiale n’a toujours pas accès à ce système ?

Pourtant, ces systèmes d’alerte précoce changent vraiment la donne. Entre 1970 et 2019, le nombre de catastrophes enregistrées a été multiplié par 5… pourtant le nombre de morts a été divisé par 3 : c’est (entre autres) grâce à de meilleures prévisions et alertes en amont, et une meilleure gestion le moment venu 💪

Plusieurs programmes de l’ONU veulent justement instaurer ce type de systèmes d’alertes précoces partout (objectif : que tout le monde soit couvert d’ici 2027). Un exemple : le projet Climwarn, mis en place au Burkina Faso, au Ghana et au Kenya, pour disposer d’infos météorologiques plus fiables et alerter tout le monde par SMS en cas de besoin.

Solution n°5 : Renforcer le financement de la recherche sur le climat

Un domaine hyper important pour faire face au changement climatique, c’est celui des politiques nationales d’adaptation (PNA)*.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) permet par exemple à certains projets en Afrique d'accéder aux grands financements internationaux, comme le Fonds vert pour le climat, pour développer leurs PNA.

La première étape, c'est souvent de financer la recherche pour établir des scénarios afin de mieux anticiper les risques climatiques auxquels une région devra faire face.

  • Par exemple, en France, on sait à quoi va ressembler le réchauffement climatique pour les 20, 50 voire 100 ans grâce à différents scénarios.
  • Par contre, un pays comme le Malawi n’a pas du tout ces prévisions au niveau national et local → c'est pourtant hyper important en matière de Politiques Nationale d'Adaptation d’y avoir accès 👀

Par exemple, ça permet de savoir si un lac va s'assécher ou non, de savoir si le niveau de la mer va s’élever, d’imaginer quelle érosion vont subir les terres… Bref, tu l’as compris, avoir ces données c’est déjà une phase importante pour anticiper les conséquences du changement climatique.

Politiques nationales d’adaptation (PNA) : Politiques dont le but est d’identifier les besoins d’adaptation à moyen et long terme, à la lumière des dernières découvertes en climatologie.

Centrales électriques à concentration : On dit aussi centrales électriques thermodynamiques. Dans ces centrales il y a des miroirs qui captent les rayons du soleil pour générer des températures très élevées (de 400 à 1000 °C). La chaleur obtenue transforme de l'eau en vapeur d'eau dans une chaudière. La vapeur sous pression fait tourner une turbine qui entraîne un alternateur et ça crée de l'électricité.

Bois de chauffe : Matériau en bois ramassé et utilisé comme combustible pour entretenir un feu.

Interview Ndeye Mareme Ndour, de Corps Africa
Corps Africa
IEA - L'Afrique dans un contexte mondial en évolution
Groupe de la Banque africaine du développement
ONU - Climat : l'ONU veut protéger chaque habitant de la planète par des systèmes d’alerte précoce d’ici à cinq ans
ONU - Dispositifs d’alerte rapide
ONEP - Plans Nationaux d’Adaptation

Esther Meunier
À la recherche de bonnes nouvelles
Louisa Benchabane
En quête de solutions

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