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S’engager dans une association écolo : toutes les missions que tu peux faire

Faire des petits gestes pour la planète, c’est bien. Mais ça suffit pas pour résoudre le problème du changement climatique par exemple.

QUIZ
Les actions individuelles des Français·es pourraient :

Pourquoi s’engager dans le mouvement écolo ?

Pour faire bouger tout ce qui ne dépend pas que de soi (agriculture, industrie, transport…), beaucoup de gens s’engagent dans des collectifs / mouvements / associations écolo !

Ça permet aussi pour certain·es de lutter contre leur éco-anxiété.

Peut-être que t’y as déjà pensé d’ailleurs, mais que tu ne sais pas trop par quel bout le prendre, que t’as l’impression que c’est dangereux, que tu penses ne pas avoir les compétences… Pourtant, il y a plein de rôles différents à remplir dans le mouvement écolo, et des missions qui peuvent correspondre à peu près à n’importe quel profil 🌝

On a demandé à plusieurs organisations écolo quelles types de missions elles confient à leurs bénévoles : Surfrider, Pour un réveil écologique, Extinction Rebellion, CliMates, Alternatiba et Les Amis de la Terre nous ont répondu !

Faire de la sensibilisation et de la recherche

Une des missions que se donnent certaines associations, c’est de produire des connaissances sur la question écologique et de les transmettre au plus grand nombre. Ça peut prendre plusieurs formes.

L’éducation et la sensibilisation

Pas mal d’associations interviennent dans des écoles, des universités, ou même des entreprises, pour sensibiliser sur les enjeux écolo ! C’est le cas par exemple de Surfrider, de Pour un réveil écologique ou de CliMates.

« Pour ce pôle-là, on va chercher à avoir des personnes à l'aise avec l'animation et avec des grands groupes de personnes pour sensibiliser et intéresser un grand groupe en même temps. »
L’équipe CliMates

Chez CliMates par exemple, ce genre d’intervention peut tourner autour des vagues de chaleur, de la gestion des déchets, de la biodiversité, des COP…

Ça peut aussi être de la formation en interne : dans pas mal de groupes, on peut se former à des méthodes d’action écolo auxquelles on n’a jamais participé avant, et pour ça il faut bien que des activistes plus aguerri·es partagent leur connaissance ! C’est le cas chez Alternatiba par exemple.

La science participative

Il y a aussi des organisations qui collectent plein de données grâce à leurs bénévoles !

Chez Surfrider par exemple, les « Initiatives océanes » sont des sessions de collecte des déchets, organisées un peu partout en France par des bénévoles et à l’issue desquelles tout ce qui a été ramassé est trié et compté. Ça permet d’identifier quels sont les déchets les plus récurrents et de pouvoir ainsi demander aux institutions de mieux réguler (et limiter) la production de ces déchets (au hasard les mégots de cigarette 👁👄👁)

La recherche

Pour que ces séances de sensibilisation aient lieu, bien sûr il faut des gens pour les préparer et créer des outils éducatifs. Dans ce cas, pas besoin de se mettre soi-même devant une classe, mais de préparer toutes les infos en amont !

On peut aussi participer à produire de la connaissance, sous plein de formes différentes (documentaires, livrets, tables rondes, rapports…). Ça implique d’être intéressé·e par un sujet et d’avoir envie de le creuser.

Chez Les Amis de la Terre par exemple : « Des bénévoles s'impliquent dans des groupes de travail permettant de préciser et de compléter les positions des Amis de la Terre sur de nombreux sujets comme l’énergie, la décroissance, la sobriété… »

Communiquer et faire connaître son organisation écologique

La communication

Toutes ces organisations ont une présence sur les réseaux sociaux. Mais pour l’assurer, il faut bien des gens pour écrire les posts, produire des visuels, etc. Ça peut aussi impliquer de gérer les messages reçus, ou encore d’écrire des articles de blog…

Il faut bien connaître le mouvement et être à l’aise avec les codes des réseaux sociaux par exemple, et être réactif·ve pour communiquer quand y a besoin.

Les relations presse

Au-delà de Twitter, Insta et Tik Tok, il faut aussi communiquer avec la presse pour faire connaître des rapports, des actions, etc. Ça implique de rédiger et d’envoyer des communiqués de presse, de répondre aux questions des journalistes ou de les renvoyer vers les bons interlocuteur·ices.

« Les porte-paroles sont préparé·es pour faire passer de manière claire et fluide les lignes politiques définies collectivement en amont. Ça convient aux personnes à l’aise à l’oral et qui ne sont pas intimidées pour prendre la parole en public. »
Franzeska d’Alternatiba

Convaincre et faire passer les idées défendues par ton asso

Pour défendre leurs idées et faire bouger les choses, beaucoup d’organisation font du « plaidoyer » : ça veut dire qu’elles essaient d’influencer les décideur·euse·s (politiques notamment) pour faire évoluer les décisions prises côté écologie.

Ce sont des missions qui vont inclure par exemple :

  • Rédiger des argumentaires/pétitions/rapports
  • Mettre en place des stratégies (juridiques)
  • Rencontrer les décideurs
  • Participer à de grands événements comme les COP

Pour ça, il faut « être à l’aise pour lire des études, rapports, textes de lois », « ne pas avoir peur de s’exprimer dans des situations de débat et face à des personnes ne partageant pas le même point de vue » et « avoir de bonnes capacités de rédaction » d’après CliMates, Alternatiba et Les Amis de la Terre.

Organiser des événements

Encore une fois : ça peut prendre plein de formes (oui c’est l’idée principale à retenir de cet article, tout est possible 😌).

La planification

Par exemple, Alternatiba organise des manifestations et des camps climat (plusieurs jours dédiés aux questions écolo). Ça peut aussi être l’organisation de conférences, d’actions de désobéissance civile... bref les possibilités sont infinies.

« Il faut réfléchir aux revendications et au déroulé général de l’évènement, puis préparer la logistique, coordonner la communication, gérer les rôles, assurer la sécurité des participant·es, etc. C’est du travail en équipe ! Il faut donc une bonne capacité d’organisation et de coordination. »
Franzeska d’Alternatiba

La logistique

Pour ces événements, il faut bien évidemment prévoir du matériel, des lieux, etc. Donc besoin de gens pour louer des salles ou du matériel, et aussi de bricoleur·euses et technicien·nes pour installer l’électricité ou des systèmes son !

La cuisine

« Que ce soit lors d’actions de blocage ou pendant un Camp Climat, les militant·es ont besoin de collations » rappelle Francezca. Il faut donc des personnes qui aiment cuisiner, éventuellement qui ont de l’expérience dans la restauration collective.

Participer à une action de désobéissance civile écolo

Si tu imagines immédiatement un truc dangereux, attends 2 secs, c’est un peu plus compliqué que ça ☝️

Les activistes en 1ère ligne

Sur une action de désobéissance civile comme les blocages que mènent souvent Extinction Rebellion par exemple, il faut (tu t’en doutes) des bloqueur·euses.

« Avec ou sans matériel. C’est un rôle central car ils et elles ont un rôle plus médiatique et permettent un vrai rapport de force » explique Graine d’Extinction Rebellion. Mais comme elle le précise, il y a aussi plein de rôles autour de ce poste 👇

Les anges gardiens ou peace keepers

Ils et elles sont au chevet des bloqueur·euses, genre pour les moucher si besoin (si par exemple ils et elles n’ont pas leurs bras à disposition parce qu’enchaîné·es dans des installations), de les nourrir, etc.

Les rôles de soin

Il faut des medics pour apporter les premiers soins, mais sur les actions d’Extinction Rebellion par exemple il y a aussi :

  • Un espace pour accueillir les activistes en 1ère ligne qui viennent se reposer et dans lequel d’autres activistes sont là pour prendre soin d’elles et eux, les écouter, etc.
  • Des personnes qui font l’interface entre le lieu de l’action et le lieu de repos pour ne pas les laisser partir les activistes seul·es.
  • Et ça finit par un moment de détente en collectif « pour célébrer et débriefer émotionnellement, parce que c’est important aussi de militer dans la joie et parce que rentrer chez soi direct après l’action ça peut être un peu compliqué » explique Graine.

Les médiateur·ices

Sur des actions de blocage d’envergure, il faut des personnes qui vont faire l’intermédiaire avec les passant·es, pour expliquer à quoi ça sert et pourquoi cette action est menée.

Il faut aussi des personnes pour être en contact avec les forces de l’ordre, pour négocier si besoin. C’est un rôle un peu plus compliqué → ce sont généralement des gens membres du mouvement depuis plus longtemps qui s’en chargent.

Dans tous les cas, il faut avoir le goût du dialogue et de l’empathie !

Les artivistes

Si tu as déjà vu des images d’actions de désobéissance civile, tu as peut-être déjà constaté qu’il y a très souvent de belles pancartes, des installations artistiques, voire des performances dansées ou de la musique : et pour ça bien sûr il faut des gens qui préparent ces drapeaux, ces pancartes, ces chorégraphies.

Ça permet de rendre les actions belles, visuelles, d’en faire parler le plus possible ✨

Les communiquant·es ou médiactivistes

Et justement puisqu’il faut en parler, il faut mobiliser un max de photographes, de personnes aptes à créer du contenu pour les réseaux sociaux, et aussi des « contacts presse » sur le moment.

Les coordinateur·ices

Pour que tout ça existe et fonctionne, il faut des gens pour avoir l’idée de l’action + l’organiser. Il faut définir des objectifs, réfléchir à la stratégie pour les atteindre…

« Ça implique de coordonner des actions de désobéissance non-violente impliquant de quelques activistes, à des dizaines voire plus ! Il faut anticiper un maximum de scenarii possibles pour assurer le bon déroulement de l’action ainsi que la sécurité de tou·tes » explique Francezca d’Alternatiba.

Accueillir les nouveaux membres de ton association

Comme tu l’envisages peut-être, de nouvelles personnes rejoignent régulièrement des orga écolo. Et pour que tout ça se passe le mieux possible, il y a souvent des personnes chargées de les accueillir comme il se doit 👼

Il faut connaître l’association dans sa globalité et aussi être capable d’orienter les gens vers le projet sur lequel ils s’épanouiront le plus !

Souvent, ces personnes ont aussi pour rôle d’animer la communauté, d’être des personnes ressources en cas de besoin pour que tout le monde se sente bien intégré explique Florentin de Pour un Réveil Écologique.

Gérer et coordonner ton mouvement écolo

Il faut évidemment des gens pour coordonner tout ça : parfois il y a des rôles dédiés comme les vice-président·es chez CliMates, qui s'occupent des partenariats, d'animer et coordonner l'équipe du Bureau et assurent le suivi de tâches de fond.

Parfois, c’est très collégiale comme chez Pour un réveil écologique, d’ailleurs là-bas lors des débats et discussions pour la prise de décision, il y a des modérateur·ices.

Dans la partie gestion, il faut aussi remplir les fonctions de trésorerie pour les associations classiques, et dans tous les cas avoir des gens aptes à gérer des budgets et tout l’aspect administratif 💰

S’engager dans une association écolo : tu peux tout inventer !

Ça te fait déjà un très bel aperçu de ce à quoi ça peut servir de s’engager dans une organisation écolo.

Mais tous les engagements peuvent prendre une forme différente :

  • Tu peux bouger d’une tâche à une autre.
  • Tu peux accomplir plusieurs tâches en parallèle (c’est souvent le cas dans les petites structures ou dans les antennes locales de plus grandes structures par exemple).
  • Les missions ne nécessitent pas toutes le même investissement en temps (ponctuel VS sur le temps long).
  • Il y a même des orga à qui tu peux simplement proposer tes compétences, et elles feront appel à toi si besoin → comme les « bénévoles de compétence » recencé·es chez Surfrider (si t’es juriste, communicant·e, électricien·ne, ou autre !).
  • Y a même moyen de créer tes propres missions si tu as des idées et de la motivation ! Par exemple, Florentin explique que chez Pour un réveil écologique, « ce qui est intéressant c’est que tu peux imaginer ton propre poste, proposer des projets de toi-même ».
SONDAGE
Ça t’a donné des idées ?

Interviews de membres de Surfrider, Les amis de la Terre, Alternatiba, Extinction Rebellion, Pour un réveil écologique, CliMates
Carbone 4 - Faire sa part ?

Esther Meunier
À la recherche de bonnes nouvelles

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