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60% des extinctions de plantes et d’animaux sont dues aux espèces envahissantes

L'IPBES*, un organisme intergouvernemental dont plus de 140 États sont membres, sort un rapport ce lundi pour faire le point sur les espèces exotiques envahissantes dans le monde.

Cet organisme (qui est un peu le « GIEC de la biodiversité ») alarme sur le fait qu’elles sont hyper dangeureuses pour la nature et les humains et qu’il faut lutter contre. En plus, elles risquent d’être encore plus nombreuses à cause de l'accélération de l'économie mondiale et du changement climatique.

D’ailleurs, en signant l'accord de Kunming-Montréal en décembre 2022, la communauté internationale s'était fixée comme objectif de réduire de 50% le taux d'introduction d'espèces exotiques envahissantes d’ici 2030.

On t’explique pourquoi c’est important 👇

C’est quoi les espèces exotiques envahissantes ?

QUIZ
Les espèces envahissantes, c’est…

Selon l’IPBES, plus de 37 000 espèces exotiques ont été introduites par de nombreuses activités humaines dans des régions du monde entier → Et ça augmente « à un rythme sans précédent » d’après les auteur·rices du rapport 😳

Bon, le rapport dit quand même que toutes les espèces exotiques ne deviennent pas envahissantes → les espèces exotiques envahissantes sont en fait un sous-ensemble des espèces exotiques qui se sont propagées, et dont on sait qu’elles ont des effets négatifs sur la nature et souvent aussi sur les personnes.

Parmi les espèces connues pour être envahissantes il y a : environ 6% de plantes exotiques (comme la jacinthe d’eau), 22% d’invertébrés exotiques (comme la corbicule, un genre de mollusque), 14% de vertébrés exotiques (comme le rat noir) et 11% de microbes exotiques.

QUIZ
Les espèces envahissantes sont responsables de…
  • Elles sont à l’origine de la perte de biodiversité : les espèces exotiques envahissantes font partie des 5 principaux facteurs directs de perte de biodiversité.
  • Selon le rapport, certaines espèces comme les castors canadiens et les huîtres creuses du Pacifique modifient les écosystèmes en transformant les environnements où elles s’installent, ce qui a souvent de graves conséquences pour les espèces locales 😥
  • Les dommages sur les ressources alimentaires : elles peuvent compromettre la sécurité alimentaire un peu partout dans le monde. Parmi les espèces, il y a des ravageurs de cultures, de forêts ou encore de la pêche. Comme par exemple, le crabe enragé (oui il s’appelle vraiment comme ça mdr) a un fort impact sur les bancs de coquillages commerciaux en Nouvelle-Angleterre 🐚
  • Un danger pour la santé : Par exemple, certaines espèces de moustiques exotiques comme le moustique tigre et l’Aedes aegyptii sont responsables des maladies comme le paludisme, le virus zika et la fièvre du Nil occidental 🦟
  • Les peuples autochtones en 1ère ligne : Les personnes qui dépendent le plus directement de la nature, comme les peuples autochtones et les communautés locales, sont encore plus menacées.
QUIZ
Combien d’espèces envahissantes sont présentes sur les terres des peuples autochtones ?

Ça menace « leur qualité de vie et même leur identité culturelle » signalent les auteur·rices de l’IPBES 🌳

  • Les pertes économiques : Les espèces exotiques envahissantes nuisent également aux moyens de subsistance (ça rejoint ce qu’on écrivait + haut sur l’impact sur les cultures) : par exemple dans le lac Victoria, la pêche décliné en raison de l’épuisement des tilapias (des poissons), suite à la propagation de la jacinthe d’eau, qui est l’espèce exotique envahissante terrestre la plus répandue dans le monde. Le problème c’est que beaucoup de gens bossent dans le secteur 🐠

C’est quoi les solutions selon l'IPBES ?

D’après le rapport de l’IPBES, les futures invasions peuvent être évitées. D’abord grâce à la prévention qui est « absolument la meilleure option ».

Il y a notamment comme mesure la biosécurité aux frontières avec l’application stricte des contrôles à l’importation. Par exemple en Australie, ça a bien marché pour réduire la propagation de la punaise diabolique.

Il y a aussi la détection précoce et la réaction rapide, notamment dans l’eau. Par exemple, le programme PlantwisePlus, qui aide les petits exploitant·es agricoles en Afrique, en Asie et en Amérique latine, est présenté dans le rapport comme un bon exemple de l’importance des stratégies de surveillance générale pour détecter les nouvelles espèces exotiques.

Enfin, l’IPBES recommande l’éradication de certaines espèces exotiques envahissantes, en particulier lorsqu'elles sont peu nombreuses, et qu’elles se propagent lentement, dans les écosystèmes isolés comme les îles 🏝️

On peut citer l’exemple de la Polynésie française où le rat noir et le lapin de garenne ont été éradiqués en grande partie. Le rapport indique que l’éradication des plantes exotiques est plus difficile en raison notamment de la présence des graines dans le sol.

Sinon, lorsque l'éradication n'est pas possible pour différentes raisons, les espèces exotiques envahissantes peuvent souvent être contenues et contrôlées, en particulier dans les systèmes terrestres et les systèmes d’eau fermés 👀

IPBES : Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques).

IPBES - Les espèces exotiques envahissantes constituent une menace mondiale majeure pour la nature, les économies, la sécurité alimentaire et la santé humaine

Louisa Benchabane
En quête de solutions

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