Que retenir du « plan Eau » présenté par Emmanuel Macron ?

Si t’as loupé l’info, sache que la France vit actuellement une sécheresse historique. L’hiver a été sec, le début du printemps l’est aussi, et tout le monde commence à flipper pour cet été (vu que l’été dernier avait été aussi… extrêmement sec 🥵).

Le président Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi un « plan Eau » en 53 mesures pour justement mieux anticiper le fait qu’il y a (et va y avoir) de moins en moins d’eau. Petit résumé pour celles et ceux du fond qui ont pas suivi !

Plus de thunes

Les agences de l’eau, chargées entre autres de gérer et partager la ressource en eau en France, vont recevoir un bonus de 475 millions d’eau par an (qui se rajoute à leur budget actuel de 2,2 milliards d’euros).

Réduire les fuites

Une partie du nouveau budget des agences de l’eau (180 millions d’euros) sera dédié à régler ce problème à partir de 2024.

Moins prélever d’eau

Le plan fixe comme objectif de réduire de 10% l’eau prélevée dans le sous-sol d’ici 2030. Pour rappel, cet objectif avait déjà été annoncé en 2019, mais avec 2025 comme deadline → au final ça revient à repousser de 5 ans un engagement qui avait déjà été pris par le gouvernement 🤷

Plusieurs moyens pour atteindre cet objectif :

• Baisser la conso d’eau de l’industrie → une réunion sera organisée prochainement avec les 50 plus grands sites industriels (comme les centrales nucléaires) pour voir comment mettre ça en œuvre concrètement.
• Baisser la conso d’eau du grand public (genre toi ou moi) → l’État va communiquer sur les petits gestes à adopter pour réduire sa conso d’eau au quotidien (genre fermer le robinet quand tu te brosses les dents, ce genre de trucs).
• Installer un EcoWatt de l’eau → même principe que l’ÉcoWatt de l’énergie qui avait été installé pour l’électricité cet hiver → pouvoir recevoir une alerte quand la consommation d’eau est trop élevée dans ton département, afin que tu fasses plus attention (décaler le lancement d’un lave-vaisselle ou une machine par exemple) 🙏

Rendre l'eau payante ??

Les Français·es payent déjà pour avoir l’eau du robinet, mais pour le service autour (distribution, dépollution, etc) et pas pour l’eau en tant que telle.

Emmanuel Macron a proposé d’ajouter un prix supplémentaire pour « responsabiliser » les particuliers → l’idée c’est que si tu payes en fonction de la quantité d’eau que tu consommes, tu vas avoir plus tendance à faire gaffe à ta conso pour pas te retrouver avec une grosse facture #teamrats

Ce procédé est testé depuis 2017 dans certaines villes en France comme Dunkerque, Bordeaux et Nice.

Et pour l’agriculture ?

Le plan Eau prévoit des aides pour permettre aux agriculteur·ices d’installer des systèmes d'irrigation de leurs cultures plus efficaces. Mais sans annoncer aucun objectif de baisse d’utilisation de l’eau par ce secteur…

Résultat : ce sont les autres secteurs (dont la population) qui vont devoir compenser pour atteindre l’objectif global de réduction de -10%.

Les annonces sur l’agriculture ont fait beaucoup réagir certaines ONG. « L’ensemble des efforts ne doit pas reposer que sur les agriculteurs mais aussi sur les industriels amont et aval » relève Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France.

Alexis Guilpart, de France Nature Environnement, regrette aussi que le plan ne prévoit rien sur la pollution chimique de l’eau → « On ne parle pas encore de trop remettre en cause la forte consommation d'intrants, de pesticides et d'engrais azotés. »

Les méga-bassines en question

Emmanuel Macron en a aussi profité pour reparler de toute la polémique autour des méga-bassines (très rapidement, de gros réservoirs artificiels qui stockent l’eau du sous-sol pour la mettre à dispo des agriculteur·ices).

• Une des critiques qui revient sur ces bassines est qu’elles ne poussent pas le monde agricole à adapter ses modes de culture, alors même que le climat devient de plus en plus sec → si tu peux accéder à la même quantité d’eau qu’avant, t’as pas vraiment d’intérêt à changer tes habitudes.
• L’État ne prévoit pas d’arrêter de construire ces bassins, mais de faire en sorte que seulement les agriculteur·ice qui ont un minimum adapté leurs pratiques (consommer moins d’eau, utiliser moins de pesticides…) puissent y accéder.