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Il y a une vingtaine d’années, les pays européens ont dû faire face à la concurrence industrielle des pays d’Asie, où la main d'œuvre est beaucoup moins chère.
Les usines, dont les usines textiles, quittent peu à peu les pays pour se délocaliser* à l’étranger → en France, entre 1996 et 2015, le secteur perd la moitié de sa production et les ⅔ de ses travailleur·euses. « On a perdu des savoir-faire, ajoute Éloïse Moigno, donc aujourd’hui, même si on essaie de relancer le “made in France”, c’est compliqué. »
En gros : il n’y a pas beaucoup d’usines, donc il faut attendre un moment pour une marque pour lancer sa production. L'influenceuse MyBetterSelf a d’ailleurs raconté comment elle avait galéré pour trouver une usine qui lui convenait en lançant sa marque de sous-vêtements.
Le Portugal vit la même chose… mais investit davantage dans le développement et la modernisation de ses ateliers textiles. Plutôt que d’essayer de concurrencer les pays asiatiques sur les coûts de production, le pays mise plutôt sur l'innovation et la qualité de ses produits.
Stratégie payante : quand le vent tourne et que les marques se remettent à vouloir travailler avec des usines européennes, le pays est en avance par rapport à la France.
Bref, à la fois proche, moins cher, mais en gardant de bonnes conditions sociales, le Portugal est ZE choix idéal pour les marques européennes qui se veulent éthiques 🇵🇹
Le « made in Portugal »/« made in France » c’est cool, mais ça ne suffit pas à garantir l’éco-responsabilité d’un vêtement rappelle Éloïse Moigno : « Ce qui compte c’est toute la chaîne de valeur : quelle matière utilisée, quelles conditions de fabrication, quelle politique commerciale de l’entreprise, sa transparence… » Bref, plein de paramètres entrent en jeu !
Pour t’aider à tout vérifier :
Délocaliser : Changer l’emplacement d’une activité (déplacer une usine dans un autre pays par exemple).
Marge : Différence entre le coût de fabrication d'un produit et son prix de vente (le bénéfice que va se faire le vendeur sur le produit en gros).
Classement CSI : La Confédération Syndicale Internationale évalue chaque année le respect des droits des travailleurs dans les pays du monde en fonction de 97 critères, et leur attribue à chacun une note, allant de 1 (la meilleure) à 5+ (la pire).
Interview de Marie Nguyen, co-fondatrice de We Dress Fair
Interview d’Éloïse Moigno, fondatrice du label SloWeAre et co-autrice de La face cachée des étiquettes
We Dress Fair - Pourquoi la plupart des vêtements faits en Europe proviennent du Portugal ?
Eurostat - Monthly minimum wages
ITUC - Indice CSI des droits dans le monde 2022
Le Monde - La couture portugaise rhabille les Français
Reuters - Portugal textile firms weave way out of crisis