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Manger du poisson, c'est mauvais pour la planète ?
Esther Meunier
🤝 En partenariat avec On est prêt
Esther Meunier
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Si ça commence à se savoir que manger de la viande c'est pas ouf pour l'environnement, l'impact du poisson fait beaucoup moins parler. Pourtant, on en mange de plus en plus, donc c’est un sujet sur lequel il faut se pencher !
Du coup est-ce que tes maki thon-avocat ou tes sardines au barbuc' sont mauvais·es pour la planète ? Par là pour en finir avec ce suspense insoutenable 👇
Un des principaux problèmes liés à la consommation de poisson c'est... la surpêche (facile) → en gros, c’est le fait de pêcher trop de poissons, ce qui fait que les populations ne peuvent pas se renouveler et diminuent.
Mais ça dépend des endroits, et des populations de poissons ! Par exemple :
Cette surexploitation met en danger certaines espèces trop pêchées → le thon rouge, l’anguille d’Europe, le saumon de l’Atlantique par exemple… Mais c’est aussi un problème pour certains mammifères ou oiseaux marins qui n’ont plus de quoi se nourrir (pauvres manchots 😭) !
Info bonus : toutes les espèces ne sont pas étudiées. L’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) estimait en 2020 que sur 330 espèces pêchées en France chaque année, seules 74 sont évaluées. Ça veut dire que pour les autres… on sait pas si elles sont surexploitées ou pas 👀
Autre problème : parmi toutes les techniques de pêche qui existent, certaines ne sont pas « ciblées » : ça veut dire qu’elles capturent tout ce qui passe, et pas seulement l’espèce recherchée ou celle qui doit être commercialisée (c’est le cas des filets, des chaluts, des différentes types de sennes…).
Résultat : on pêche des poissons et autres animaux marins (genre des tortues, des dauphins…) qu’on veut pas et qui sont le plus souvent relâchés morts ensuite #Yes
En plus d’être non ciblées, certaines méthodes de pêche détruisent carrément les fonds marins, et toutes les espèces qui y vivent ☹️
Par exemple les chaluts de fond, ou les dragues : ça racle littéralement le fond des océans pour en sortir des coquillages ou pour capturer des poissons sur la surface la plus large possible.
Ces écosystèmes qui abritent des vers marins, des coraux, des éponges (« comme des forêts animales » d’après le chercheur de l’IRD Philippe Cury) sont dévastés par ces techniques pourtant encore largement utilisées.
Un autre problème est soulevé par la pêche : une quantité colossale de cordes, filets et autres casiers de capture sont perdus et abandonnés en mer. C’est un double problème car :
Le chercheur Philippe Cury estime que quand on achète de la dorade, du saumon ou du bar par exemple, il y a de très fortes chances pour que ce soient des poissons d’élevage. Et l’élevage, ça pose plusieurs problèmes 😬
On pourrait penser que les poissons d’élevage c’est mieux car au moins ça ne contribue pas à la surpêche. Sauf que (évidemment) beaucoup de ces poissons d’élevage sont des poissons qui se nourrissent d’autres poissons (genre du saumon ou de la morue, qui mangent en théorie des anchoix, sardines, maquereaux). Eh oui.
Et où est-ce que les aquaculteur·ices vont les chercher ceux-là ? En les pêchant, avec tous les problèmes que pose la pêche donc.
Ces poissons d’élevage créent aussi des problèmes de pollution, à cause notamment des médicaments qu’on leur donne pour qu’ils ne soient pas malades, mais aussi à cause de tous les déchets organiques qu’ils produisent (leurs déjections qui sont très concentrées quoi. Miam).
Sans parler de l’espace nécessaire à toute cette aquaculture (pareil que pour les élevages sur terre quoi).
Il faut pas oublier l’atmosphère et le climat avec tout ça (ça n’en finit paaas) ! Parce que la production de poisson, ça a bien une empreinte carbone* importante. En cause :
Les estimations sont compliquées à faire, mais il semblerait que la production de poisson soit un gros gros émetteur, potentiellement autant que l’aviation 😢
Plusieurs choses qui pourraient être mises en place à grande échelle déjà :
Et à ton niveau, tu peux aussi :
Interview de Philippe Cury, chercheur à l’IRD
Interview d'Aurore Toulot, de l’association Itsas Arima
FAO - La situation mondiale des pêches et de l’acquaculture 2020
Bloom - Surpêche et pêche durable
Bloom - L’empreinte carbone de la pêche
Bloom - Le secteur de la pêche en France
The conversation - Un filet de pêche biodégradable pour limiter la pollution plastique
BBC - Fish « not as carbon friendly » than previously thought
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