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L’écologie, c’est un truc de gauche ?
Esther Meunier&
Pauline Vallée
Esther Meunier&
Pauline Vallée
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La semaine dernière, on t’a demandé si, pour toi, l’écologie était plutôt lié politiquement à la gauche.
Merci pour les (nombreux) retours 🙏 On les a présentés à :
👨🏫 Alexis Vrignon, docteur en histoire et co-auteur de La naissance de l’écologie politique en France
👩🏫 Florence Faucher, professeure de sciences politiques à Science Po et autrice de Les habits verts de la politique
👨🏫 L’écologie entre pour la première fois en politique en 1974 avec la candidature de René Dumont à l'élection présidentielle. Les militant·es de l’époque se disent contre le capitalisme*, mais ne se considèrent pas non plus communistes*.
Dans les années 80, certain·es écolos veulent s’associer au Parti Socialiste (parti politique de gauche). D’autres insistent sur leur différence avec les autres partis. Il défendent une ligne purement « écologiste » : ni de droite ni de gauche.
👩🏫 Ce positionnement « ni droite ni gauche » disparaît. Les Verts reviennent vers la gauche au début des années 90.
C’est aussi l’époque de la gauche plurielle avec le gouvernement Jospin (= alliance de plusieurs partis classés à gauche) → Les Verts entrent alors au gouvernement et à l’Assemblée nationale, comme ministre ou député·e.
Historiquement, l'écologie en politique c'était plutôt : on transforme écologiquement le pays et ça permettra de résoudre les autres problèmes, comme les inégalités sociales ou la pauvreté.
Sauf que les années 2010 ont montré que c'était pas si simple. OK pour prendre des mesures environnementales, mais il faut que toute la population les accepte → Dans le cas du mouvement des Gilets Jaunes, la taxe sur le carburant avait provoqué de la colère, car c’était les plus précaires qui se retrouvaient à payer le plus.
👨🏫 Aujourd’hui, les partis de gauche (Parti Socialiste, La France Insoumise) et les Verts essaient de prendre en compte ces 2 facteurs : le social et l’environnement. Mais cette volonté est plus ou moins forte selon les organisations :
👨🏫 On peut voir cette diversité d’opinion aujourd’hui dans la campagne présidentielle :
👨🏫 : C’est vrai que la droite républicaine (incarnée par le parti Les Républicains) reste attachée au néolibéralisme* et refuse les règles trop contraignantes. Difficile de concilier ces exigences avec la protection de l’environnement, qui justement implique tout un tas de règles (interdiction d’utilisation de certains produits par exemple) !
👩🏫 : Un·e électeur·ice de droite peut tout à fait aimer la nature et ne pas vouloir participer à endommager la planète, mais sans pour autant considérer que c’est la priorité. Ça ne mange pas de pain de défendre l’environnement. Le problème arrive quand on commence à considérer les détails, les thèmes qui divisent : la voiture, la viande, le nucléaire, etc. Tout dépend de l’importance que l’on donne à ces questions.
👨🏫 : Aujourd’hui, de plus en plus de groupuscules d’extrême-droite utilisent les questions environnementales (réchauffement climatique, biodiversité) pour dénoncer par exemple le danger d’une surpopulation, qui viendrait selon eux d'Afrique et d’Asie. Les réseaux sociaux ont permis de visibiliser ces personnes qui prônent le retour à la terre et disent se préparer à une guerre raciale, à l’effondrement de la civilisation. On est loin d’un mouvement de masse, mais c’est vrai que c’est en train de se construire.
Néolibéralisme : Système de pensée économique qui défend le libre-échange, la liberté économique sans contraintes posées par les États.
Capitalisme : Système de pensée politique et économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production, et la recherche du profit.
Communisme : Système de pensée politique et économique caractérisé par la propriété collective des moyens de production.
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