🥁🥁🥁 C’est un mouvement qui lie écologie et féminisme (mais pas seulement).
« On ne peut pas agir de manière durable sur l’environnement si on ne prend pas en compte les inégalités, notamment les inégalités entre femmes et hommes », explique Elise Thiébaut, autrice de L’Amazone Verte (biographie de Françoise d’Eaubonne, une figure de l’écoféminisme)
L’écoféminisme lutte donc contre toutes formes d’oppressions :
👉 Celles subies par les femmes (diktats de l’apparence, inégalités salariales, violences sexuelles…)
👉 Celles subies par la nature (surexploitation des ressources, destruction de la biodiversité, pollution…)
👉 Mais aussi le racisme, la domination des riches sur les pauvres, des pays du Nord sur les pays du Sud... etc.
Bref, comme le résume Jeanne Burgart Goutal, philosophe et autrice de Être écoféministe : théories et pratiques :
« C’est un mouvement très radical, qui n’aspire pas seulement à soigner un petit peu le climat ou à faire en sorte que quelques femmes puissent accéder à des postes à responsabilité : il [veut] renverser complètement le système. »
D’après Jeanne Burgart Goutal, il y a 3 grands arguments qui permettent de dire que ces formes de domination sont entremêlées 🖇
Les inégalités environnementales ne touchent pas tous les humains de la même façon : le genre, la nationalité, la couleur de peau, le niveau de richesse ou de pauvreté → Tout ça expose ou protège plus ou moins face à la pollution ou aux catastrophes environnementales.
« Par exemple, en cas de catastrophe naturelle, les femmes ont plus de risque de mourir parce qu’on ne leur a pas appris à nager en cas d’inondation, qu’elles doivent embarquer les enfants, ou encore avoir la permission du mari pour fuir… »
Jeanne Burgart Goutal
Ouais on sort les grands mots :
👉 Capitalisme = système économique qui repose sur le profit
👉 Patriarcat = système social dans lequel les hommes exercent une domination sur les femmes et qui valorise le masculin
👉 Colonialisme = système dans lequel une nation colonisatrice exploite les terres, les ressources et les populations d’une autre nation
Les écoféministes considèrent que ces 3 systèmes se soutiennent mutuellement, puisque le capitalisme bénéficie directement :
« Dans l’imaginaire occidental [...] il y a cette association entre femme et nature : la Terre mère, Dame nature, Gaïa… Qui permet d’inférioriser les femmes comme si elles n’étaient pas complètement humaines », résume Jeanne Burgart Goutal.
Par exemple, les femmes sont renvoyées à la procréation et au fait de s’occuper des enfants, ce qui serait leur tâche soit-disant naturelle, un peu comme la Terre serait la mère de tous les humains.
Il y en a pleeeein, et ils peuvent même être contradictoires.
Par exemple, il y a différentes perceptions de la spiritualité dans l’écoféminisme. Pour faire vraiment très schématique, Jeanne Burgart Goutal explique qu’il y a :
Aujourd’hui, l’écoféminisme c’est un mélange de théories et de pratiques qui peuvent prendre plein de formes différentes comme « de la chanson et de la danse, quelque chose de vivant qui se célèbre » mais aussi des combats comme « la défense des terres, la lutte contre la pollution, contre les violences faites aux femmes, pour le droit de faire famille autrement… », explique Elise Thiébaut.
« Il y a des formes très différentes et qui sont complémentaires, avec encore plein de choses à construire ! »
Elise Thiébaut
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Vivisection : opérations ou dissections pratiquées sur des animaux vivants pour comprendre le fonctionnement des organes etc.
Solstice : jours les plus courts et les plus longs de l’année, qui peuvent avoir une importance spirituelle
Marxisme : doctrine philosophique, sociale et économique élaborée notamment par Karl Marx et qui considère que le capitalisme est un système d’exploitation des plus pauvres qui travaillent, par les plus riches qui possèdent les moyens de production → et qui mène donc à la lutte des classes.