Les Jeux Olympiques 2024 seront-ils vraiment écologiques ?

Prévus du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris, les prochains Jeux Olympiques ont été vendus dès le départ comme des Jeux éco-responsables 👀 Mais qu'est-ce qui a été promis exactement ? Et ces promesses seront-elles tenues ?

JO 2024 : Quelle empreinte carbone ?

C’est un objectif ambitieux ! Mais avec des nuances (eh oui, sinon c’est pas drôle) :

• Ça représente quand même l’équivalent de ce que pollue 150 000 Français·es sur une année entière. Des militant·es écologistes, comme ceux du collectif Youth for Climate, s’interrogent : dans un contexte d’urgence climatique, peut-on vraiment s’autoriser à polluer autant pour du divertissement ?
• Il manque des détails pour permettre à des expert·es indépendant·es de vérifier ces chiffres. Martin Müller, professeur en géographie et durabilité à l'Université de Lausanne, a indiqué à l’AFP qu’il n’arrivait pas à « comprendre en tant que chercheur sur quelle base cela a été calculé [...] ».
• Y a un angle mort : rien n’a été prévu niveau solution pour réduire la pollution générée par le transport des spectateur·ices (qui représente quand même 1/4 des émissions totales des Jeux !).

La compensation

Plusieurs actions ont été mises en place pour réduire l’impact environnemental de ces JO 2024, et tenir l’objectif de 1,58 millions de tonnes de CO2.

Et quand ce sera pas possible d’éviter d’émettre des gaz à effet de serre, l’organisation prévoit de les compenser → par exemple en finançant des opérations de plantation d'arbres (qui absorbent du CO2).

Mais comme on te l’expliquait déjà, la compensation carbone n’est pas une méthode miracle. C’est un peu un pansement, et son efficacité est compliquée à vérifier. Une enquête internationale a révélé début 2023 que beaucoup de projets de reforestation avaient été surévalué par exemple, par manque de contrôle.

JO 2024 : Quel impact sur les écosystèmes ?

Certaines promesses liées à l’organisation des Jeux ont un impact indirect positif sur l’environnement : comme celle de pouvoir nager dans la Seine à partir de 2024, ce qui implique de dépolluer l’eau du fleuve 🙏

D’autres décisions ont été moins bien accueillies : par exemple le cas des jardins d’Aubervilliers. Ces jardins ouvriers situés à Aubervilliers (au nord-est de Paris) sont menacés par la construction d’une piscine d’entraînement pour les Jeux Olympiques de Paris et d’une nouvelle gare. 4000 m2 de jardins ont été détruits, le chantier devrait commencer début 2024, mais ce projet fait l’objet d’une vraie bataille judiciaire.

JO 2024 : Quel impact symbolique ?

Les Jeux Olympiques d’été sont l’événement sportif le plus regardé au monde. Et Paris s’attend à accueillir environ 16 millions de touristes pendant les Jeux 2024. Ce qui va être montré dans les rues de la capitale française, mais aussi sur les écrans de télé, va être vu par des centaines de millions de personnes → ce qu’on choisit de montrer est donc super important !

Au niveau des sponsors, certaines entreprises polluantes, comme Total par exemple, ont été recalées de la liste officielle. Mais d’autres comme Coca-Cola (champion du monde de la pollution plastique) en font quand même partie 🤔

Chez NOWU on est aussi un peu sceptique face aux fameux taxis volants électriques (turfu level 100000) qui devraient être inaugurés l'année prochaine : ok c’est fun, mais est-ce que c’est vraiment le mode de transport à mettre en avant ? Ou est-ce qu’on ne ferait pas mieux de développer des options plus éco-responsables, comme les transports en commun ou le vélo ?

Les JO sont aussi visés par des critiques sur d’autres aspects que l’environnement : comme l’expulsion d’étudiant·es des logements Crous (réquisitionnés pour héberger des volontaires et partenaires des Jeux), la mort d’ouvriers sur les chantiers, le prix des places pour assister aux épreuves…

Et si on repensait complètement les Jeux Olympiques ?

Les JO de Paris sont une première étape pour réduire l’impact environnemental de ces compétitions sportives.

Y a de belles idées, mais les pays pourraient aller encore plus loin selon une étude publiée en 2021 : par exemple en organisant des événements moins énormes et en organisant les Jeux uniquement dans une liste de villes réduites (d’ailleurs pourquoi pas en Grèce, pays de naissance des Jeux Olympiques dans l’Antiquité ?).