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J’ai testé… voyager en stop (pour réduire mon empreinte carbone)

Storytime : mon premier voyage en stop, ou comment j’ai traversé le sud de la France d’ouest en est en 2019 😌

Le voyage en stop, c’est écolo ?

Ptit contexte avant de commencer : pourquoi je te raconte ça sur un média consacré aux questions écolo ?

Tu le sais probablement : voyager en avion ça pollue pas mal. Donc de mon côté, j’ai testé plusieurs alternatives pour faire de beaux voyages, sans passer par la case aéroport.

Bien sûr y a le train, à priori le mode de transport le plus écolo (il pollue 14 fois moins que l’avion et 8 fois moins que la voiture). Mais malheureusement le réseau n’est pas parfait, on peut pas tout faire en train, et en plus parfois c’est très cher.

Après, il y a aussi la marche ou le vélo, mais ça convient pour des distances pas trop longues.

Perso je voulais partir de Marciac pour rejoindre un ami à Nice. J’avais 4 jours pour ça 👊

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QUIZ
Faire ce trajet en voiture, ça émet l’équivalent de…
  • 70 kg de CO2
  • 150 kg de CO2
  • 220 kg de CO2

J’ai donc décidé d’utiliser l’option stop, qui me permettait de faire des ptites pauses et de voir du pays, gratuitement, sans utiliser de véhicule supplémentaire par rapport à ceux qui étaient de toute façon déjà en circulation sur la route, et en complétant les équipages (parce qu’à plusieurs dans une voiture, on divise l’impact écolo par le nombre de passagers !) 💁‍♀️

Voyager en stop : quelle orga ?

Y a 1000 façons de faire. J’avais…

  • Un gros sac de rando parce que je prévoyais de trouver des hébergements type auberge de jeunesse sur la route (donc pas de dormir sous la tente).
  • Une vieille ardoise retrouvée dans mes affaires d’école pour ne pas avoir à trimballer 10 000 cartons pour indiquer la direction souhaitée (c’est quand même plus simple pour se faire embarquer).
  • Pas d’itinéraire précis. Je ne voulais juste pas prendre les autoroutes qui me feraient filer direct vers le sud en passant par Montpellier : ça me paraissait la meilleure option puisque je voulais voir du pays (et en particulier les Cévennes), rencontrer un max de gens, et ne pas me retrouver bloquée sur l’aire de Saint-Michel-Nulle-Part 👁👄👁
  • Mon tel et une batterie externe pour pouvoir m’organiser et revoir mes plans au fur et à mesure des aléas du voyage.

Au final, voilà l’itinéraire que j’ai suivi :

Marciac-Nice en stop

Jour 1 : destination Anduze

J’avoue j’ai visé Anduze de manière complètement arbitraire, parce qu’il y avait une librairie qui avait en stock un livre que je voulais lire pendant mes vacances (Rendez-vous à Positano de Goliarda Sapienza si tu veux tout savoir) (go lire Goliarda Sapienza d’ailleurs c’est incroyable).

Et aussi parce que je savais que c’était dans les Cévennes → les rivières et les torrents c’est la vie 💅

Au départ de Marciac, il n’a pas fallu longtemps avant qu’un certain Jean-Pierre s’arrête. C’était un soixante-huitard avec 1000 anecdotes à raconter, qui ont rendu le trajet jusqu’à Albi très vivant ! En une fois, j’avais parcouru presque la moitié de la distance que je m’étais fixée pour la journée, donc ça m’a bien avancée !

La suite du parcours a été beaucoup plus morcelée : je suis passée par Saint Affrique, Millau, La Cavalerie pour finir par atterrir à Anduze comme prévu. Plusieurs retraité·es m’ont fait avancer, des jeunes du coin parfois, des gens en vacances… À chaque fois, des personnes adorables qui m’ont accueillie quelques minutes ou plusieurs heures selon les tronçons !

En tout cas, en arrivant vers Anduze, j’avais pu repérer un centre d’hébergement où passer la nuit. J’y suis d’ailleurs restée 2 jours parce que la nature là-bas était magnifique et que lire allongée sur un rocher et les pieds dans l’eau était tout ce dont j’avais envie.

Jour 2 : destination Arles

Pendant ces deux jours passés à Anduze, j’ai fait la rencontre de personnes qui repartaient vers Nîmes. Le 2e jour, elles m’ont emmenée jusque là-bas, puis j’ai ressorti mon pouce pour pousser jusqu’à Arles 👍

Pendant le trajet j’en ai profité pour réserver une auberge de jeunesse, où j’ai rencontré des gens avec qui aller voir une expo nocturne le soir même dans le cadre des rencontres de la photographie (qui ont lieu chaque année dans cette ville). Notamment un certain Angelo, Niçois que je retrouverai d’ailleurs dans sa ville quelques jours plus tard !

Jour 3 : destination Nice

Dès le lendemain matin je suis repartie assez tôt (il restait quand même de la route). J’ai enchaîné plusieurs sauts de puce jusqu’à Antibes, principalement avec des jeunes qui avaient de la route à faire pour le boulot (une commerciale, un pâtissier, un artisan…).

Arrivée sur place, sur les conseils de l’ami que je devais rejoindre à Nice, j’ai simplement pris un TER (qui m’a coûté 2€40) jusqu’à Nice. J’ai ensuite refait du stop pour rejoindre le port où je devais retrouver des amis qui avaient embarqué sur le voilier de dépollution de l’association Wings of the Ocean. C’est un petit papi qui m’a emmenée, en me racontant ses histoires de voyage en deux-chevaux jusqu’en RDA. J’aurais pas pu rêver mieux pour terminer ce périple !

Voyage en stop : le bilan

En 4 jours et 17 rencontres (oui j’ai compté), j’ai donc parcouru la route que je devais faire ! Et je suis hyper heureuse d’avoir fait ce voyage.

Les plus

  • J’ai rencontré une tonne de gens dont certains que j’ai revus plus tard ❤️
  • J’ai accompli ce trajet doucement, étape par étape, et je trouve vraiment que ça permet d’en profiter différemment et d’avoir une forme de liberté incroyable.
  • Tout ça en émettant assez peu de CO2 puisque chaque véhicule emprunté allait parcourir ce tronçon de route dans tous les cas (je crois qu’il n’y a eu que 2 détours mineurs : 1 pour me poser pile devant l’auberge de jeunesse à Arles, et 1 pour aller jusqu’au port de Nice) 🌱
  • Et en ayant très peu attendu : 5 minutes en moyenne !

Les moins

  • J’ai effectivement très peu attendu, ce qui était facilité par le fait que je sois une jeune femme blanche. Plusieurs personnes m’ont emmenée parce qu’elles ne voulaient pas me laisser seule sur le bord de la route et craignaient pour ma sécurité (même si personnellement je me suis jamais sentie en danger). Les hommes attendent souvent plus longtemps, et en particulier les hommes non blancs. J’en ai d’ailleurs discuté avec deux jeunes avec qui j’ai attendu lors d’une de mes étapes, qui m’ont parlé de délit de faciès en m’expliquant que « seuls des Arabes » les avaient pris en stop depuis le début de leur voyage. Ça ne les a pas empêchés de voyager, mais c’était tout de même moins simple que pour moi. Les discriminations et stéréotypes, c’est donc partout, tout le temps, y compris dans le voyage en stop.
  • Je n’ai personnellement pas eu peur, mis à part dans la voiture d’une personne qui conduisait vraaaaiment très (trop) vite. Mon conseil quand tu ne te sens pas en sécurité : simplement demander à descendre ! Tu peux aussi envoyer les plaques d’immatriculations à des proches, ou ta localisation en permanence (WhatsApp permet de faire ça par exemple). Avoir un téléphone chargé permet en tous cas de se rassurer.

Malgré ça, si tu le sens, je te recommande donc fortement le voyage en stop qui en plus d’être écolo, est très souvent une belle aventure (et après ça te fera plein d’anecdotes à raconter) !

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SONDAGE
T’as déjà essayé le voyage en stop ?
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  • Non, mais maintenant j’ai envie !
  • C’est pas pour moi je pense
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Esther Meunier
À la recherche de bonnes nouvelles