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7 min

J’ai testé… manger local pendant toute une journée (pas si compliqué)

T’as dû capter que chez NOWU, on aimait beaucoup se lancer des défis. Pour ce nouveau challenge, j’ai décidé de passer toute une journée à manger 100% local.

SONDAGE
Toi, tu penses à acheter local ?

Pourquoi manger local ? Tu le sais peut-être déjà mais l’alimentation est en France le 3e poste le plus émetteur de gaz à effet de serre et une partie de ces émissions sont liées au transport des marchandises.

QUIZ
Le transport alimentaire est responsable de près de…

Pour te parler un peu de mon rapport au local :

  • J’essaie de faire attention à la provenance des produits que j'achète, mais je fais souvent mes courses en grande surface, alors parfois c’est dur de trouver des haricots verts qui ne viennent pas du Kenya par exemple (et à un prix abordable).
  • J'achète quand même des produits transformés, et je ne lis pas toujours les étiquettes pour savoir d’où viennent les ingrédients 🙈 Donc va falloir que je me concentre !

Objectifs sur ma journée :

  • Ne pas manger de produits qui viennent de l’étranger : on oublie le café et le chocolat (😭)
  • Connaître l’origine de tous mes achats alimentaires

Ça veut dire quoi, manger local ?

D’abord, il faut qu’on se mette d’accord sur ce que ça veut dire « local ». Pour moi, l’idée était de manger des produits d’origine française.

Mais j’ai appris dans l’une des boutiques où j’ai fait mes courses qu'il ne suffisait pas que les produits soient « made in France ».

QUIZ
Un produit est considéré local s’il a parcouru entre le champ et l’assiette…

Je vais faire mon max pour respecter ce critère même si ça paraît pas simple du tout  !

Étape 1 : Faire des courses 100 % locales

Il me faut un peu d’organisation : c’est la fin du week-end et il faut que je prépare mon repas pour le déjeuner du lendemain au bureau. L’idée est de ne pas me retrouver dans la même galère que mon collègue Pierre qui avait fait le défi quelques semaines avant moi et qui avait dû passer une bonne partie de sa pause dej à chercher des ingrédients made in france chez Monop’ pour improviser un sandwich au bureau 🥲

Du coup je m’y prend à l’avance et je vais dans une boutique « responsable » qui vend des fruits et légumes de producteur·ices français·es. En plus, c’est pas loin de chez moi !

J’ai pas de liste de course en tête, alors je regarde les petits panneaux qui donnent l’origine des fruits et légumes et je fais ma petite sélection parmi ceux qui indiquent une région pas loin de Paris.

Arrivée au rayon des yaourts, y en a plein estampillés « produit de la ferme » 🤌 Je me jette sur ceux à la vanille, mon goût pref. Mais en fait, la vanille bourbon ça vient de l’océan Indien, alors je les repose 😭 Et j’ai même peur d’en prendre à la myrtille, y a écrit nulle part d’où ça vient. Du coup je me rabat sur un yaourt nature, qui ne me fait pas rêver, mais c’est déjà ça.

SONDAGE
J’ai bien fait tu penses ?

Devant la vitrine des fromages, une vendeuse me voit en galère et me propose son aide. Sur ses conseils, j’opte pour un fromage frais de brebis du Perche, c’est celui fabriqué le moins loin de Paris. À côté des caisses, je trouve même du pain fabriqué à Montreuil, on m’explique que le producteur se sert du blé qu’il cultive lui-même, du coup tout bénéf.

On récapitule, voici ce que j’ai acheté :

  • Des concombres d'Essonnes
  • Des épinards de Seine-et-Marne
  • Des pommes de terre de Normandie
  • Des échalotes de Bretagne
  • Des tomates de Provence (j’abuse un peu mais j’ai pas pu résister, elles étaient trop belles 🌞)
  • De la ciboulette de Seine-et-Marne
  • Du fromage qui vient du Perche
  • Du pain de Montreuil
  • Une bouteille de jus de Pomme de la Somme
  • Des oeufs de poules élevées à Beauvais

Niveau empreinte carbone, on est pas mal, c’est sûr qu’on aurait pu faire mieux mais bon sois indulgent stp.

Étape 2 : On passe en cuisine

Vient le moment d'essayer de faire quelque chose avec tout ce que j’ai acheté 🍽️ Là j’active le mode Etchebest : je me dis que je peux faire revenir des épinards avec des échalotes. Je coupe tout ça. J’ai envie d’ajouter de l’huile d’olive qui trône dans ma cuisine, mais elle vient d’Algérie. Du coup j’utilise plutôt du beurre qui vient de Normandie (un peu un sacrilège).

Je fais cuire les pommes de terre à l’eau et je les fais dorer à la poêle. D’habitude, je mets des épices et surtout du Sumac partout, mais là impossible, celui que j’ai vient du Liban. J’opte plutôt pour de la ciboulette fraîche. J’ajoute des œufs durs, du fromage frais, je mélange tout, je sale, j’emballe le plat dans un tup’ et ça part au frigo ✌️

Étape 3 : Jour J

J’ai l’habitude de prendre un café directement au bureau le matin, mais là impossible 😢 J’ai eu du mal à trouver un substitut au café qui était local et qui me faisait vraiment envie, alors j’ai opté pour un verre de jus de pomme et des tartines au beurre (j’ai ajouté un peu de caramel pour le goût, mais c’était made in France). Je prends mon plat préparé puis je file. J’avoue que c’était un peu le supplice de voir mes collègues avec leurs cafés, mais ça va je résiste.

À midi, d’habitude je vais avec mes collègues de NOWU chercher un truc à manger pas loin des bureaux. Là je me contente de mon tup’. En vrai, ma recette de la veille passe plutôt bien, je te la recommande.

J’ai besoin d’un truc sucré en général pour finir mes repas. Mais je vais me contenter de mon yaourt nature et je résiste à ne pas y ajouter de sucre, car le seul qu’on avait à la rédaction venait de Grande-Bretagne (c’était bon quand même).

Par contre, je meurs d’envie de prendre un café au lait après mon repas, mais je ne cède pas et à la place je pique un sachet de tisane « made in France » à ma collègue Esther. Bon je ne sais pas si ça va vraiment m’aider à être bien réveillée, mais le goût était pas mal.

Dans l’aprem, j’ai flanché pour une part du gâteau vegan au yaourt qu’a apporté mon collègue Martin. C’est impossible de s’assurer de l'origine de tous les produits qu’il a utilisés mais en vrai j’en avais besoin.

C’est déjà la fin de journée ! En rentrant chez moi le soir, je regarde ce qu’il me reste dans le frigo et je me fais une salade à base de concombres, de tomates, j’ajoute du fromage frais et des échalotes. Pour accompagner je toaste une tranche de pain.

Bilan de cette journée

  • Finalement j’ai survécu à l’absence de café et de chocolat 😏 Ce que j’ai retenu, c’est qu’avec de l’organisation, ce n’est pas aussi compliqué que je le pensais de manger local. Il faut quand même penser à faire ses courses en avance, surtout lorsqu’on a une semaine bien chargée.
  • Après je me dis que j’habite à Paris, à côté d’un magasin qui propose ce type de service alors ça aide vachement. Mais si c’est pas ton cas, il y a la solution des marchés où tu peux trouver des producteur·ices qui vendent directement leurs fruits et légumes et des grandes surfaces qui proposent des produits en circuit court.
  • Autre constat : ça m’a permis de me tourner naturellement vers des fruits et légumes de saison et de pratiquement éliminer les produits industriels. J’ai eu le sentiment de savoir tout ce que je mangeais et ça fait du bien.
  • Par contre, petit bémol, ça coûte plus cher qu’un panier de course normal → j’en ai eu pour 21,95€ au total alors que clairement, ça m’aurait coûté grand max 15€ en supermarché avec des produits pas forcément d'origine française.

Nature - Global food-miles account for nearly 20% of total food-systems emissions
Fondation pour la Nature et l’Homme - Pourquoi et comment privilégier une alimentation de qualité, de proximité et de saison ?

Louisa Benchabane
En quête de solutions

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