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Construire des villes-éponges contre les inondations
Pauline Vallée
Pauline Vallée
Mais, avec l’artificialisation des sols et le changement climatique, l’eau est devenue une source de danger (oui parce que le changement climatique c’est pas que les températures qui grimpent).
En temps normal : quand l’eau tombe sur la ville → elle coule le long des surfaces en béton imperméables → elle atterrit dans des collecteurs d'eau de pluie → elle est redirigée dans un point de stockage ou une voie d’eau existante (par exemple, un canal ou l’océan).
Si ce réseau est débordé, le trop-plein d’eau se déverse où il peut, faisant de gros dégâts au passage.
Les villes telles qu’on les connaît ne sont pas adaptées aux événements climatiques extrêmes, comme les crues ou les fortes pluies. Il faut donc les repenser.
La « ville éponge » est un concept développé par les Pays-Bas et la Chine au début des années 2010.
La Chine a lancé en 2015 un programme pour aider ses villes à mieux résister aux inondations 👉 80% de ses zones urbaines devront être capables d’absorber et réutiliser 70% des eaux de pluie qui les touchent d’ici 2030.
Les villes éponges utilisent plusieurs méthodes pour atteindre cet objectif :
Ces mécanismes aident l’eau à s’infiltrer dans le sol, où elle est collectée par :
Elle est ensuite rejetée dans le point d’eau le plus proche/utilisée en cas de sécheresse ou pour approvisionner la ville (alimenter les chasses d’eau par exemple).
La ville éponge retient l’eau, plutôt que chercher à tout prix à la repousser, en utilisant surtout des méthodes écologiques. Elle est donc beaucoup plus respectueuse de l’environnement, car elle combat l’artificialisation des sols et favorise la végétation.
L’usage de la végétation est efficace pour prévenir les inondations, mais pas seulement ! Elle sert aussi à rafraîchir la ville en cas de fortes chaleurs, et protège la biodiversité. Une pierre deux coups 💯
Construire quelques parcs par-ci par-là, ça ne suffit pas. Pour fonctionner, la ville éponge doit combiner un maximum de ces outils. Seuls, ceux-ci ne sont pas efficaces en cas de catastrophe.
La ville éponge peut limiter l’impact de certaines catastrophes, mais elle ne peut pas non plus faire des miracles. La ville chinoise de Zhengzhou, pourtant membre du programme, a ainsi subi de grosses inondations en juillet 2021. « Les mesures de "ville éponge" sont conçues pour faire face à environ 180 à 200 millimètres de pluie sur 24 heures » précise Faith Chan, professeure agrégée à l'Université de Nottingham Ningbo, à Reuters. Mais les très fortes pluies, comme celles qui ont frappé Zhengzhou, peuvent aller bien au-delà de 200 mm !
Transformer une ville existante en ville éponge coûte cher → Il faudrait l’équivalent de 13 millions d’euros pour réaliser les travaux nécessaires sur 1 km2. Mais si on prend en compte les dégâts causés par les futures catastrophes naturelles, qui vont se multiplier avec le changement climatique, ça peut valoir le coup.
Nappe phréatique : Réserve d’eau située sous terre, à une faible profondeur.
Zone humide : Zone naturellement inondée par de l’eau douce ou de l’eau salée, qui abrite un écosystème particulier.
Bureau du Conseil d’État chinois - Avis d'orientation du Bureau général du Conseil d'État sur la promotion de la construction de villes éponges
C40 - Cities100: Zhenjiang’s ‘Sponge City’ approach soaks up rainfall to boost climate resilience
Fortune - China’s latest floods put its climate-friendly ‘sponge cities’ to the test
OMS - Floods overview
ONU - 68% of the world population projected to live in urban areas by 2050
Reuters
The Guardian - Rotterdam: designing a flood-proof city to withstand climate change
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