Que retenir de la Conférence des Nations Unies sur l’eau ?

L’actu était chargée cette semaine, et a presque totalement éclipsé deux infos majeures liées à l’écologie : le rapport du GIEC (qu’on te résume ici) et la Conférence des Nations Unies sur l’eau.

Entre le 22 et le 24 mars, chef·fes d’État, ministres, ONG entreprises, et autres organisations concernées par les problématiques liées à l’eau, se sont donné rendez-vous pour faire le point sur « cette source de vie de l’humanité ». L’objectif : garantir à tous·tes l’accès à l’eau et sa gestion durable d’ici 2030 🙏

Conférence des Nations Unies sur l’eau : pourquoi c’est important ?

« L’eau est la substance vitale de l’humanité » a réexpliqué Antonio Guterres (le secrétaire général de l’ONU) : elle est cruciale pour l’alimentation, les écosystèmes, l’économie, la santé, « et notre survie elle-même » (les termes sont posés).

Pourtant, il a aussi pointé que le cycle de l’eau est perturbé, les écosystèmes abîmés, et les eaux souterraines contaminées. Et tout ça, ça a des conséquences 🤷‍♀️

Ce chiffre est tiré du rapport publié par l’ONU cette semaine. Ce document dit aussi que :

• L'utilisation de l'eau a augmenté environ de 1% par an dans le monde pendant ces 40 dernières années.
• Dans certains pays, 6% du PIB* sera perdu d’ici 2050 en raison de pénuries d’eau.
• En 2020, 26% de la population mondiale (soit 2 milliards de personnes) n’avaient pas accès à des services d’eau potable gérés de manière sûre.
• 85% de la superficie des zones humides naturelles a déjà été perdue.

Et bien sûr il y a de grosses inégalités sur le sujet : par exemple, aujourd’hui ce sont l’Afrique centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes qui subissent le plus le manque d’eau par rapport à leurs besoins.

Ça impacte aussi les filles : c’est souvent elles qu’o n envoie chercher de l’eau, et qui manquent l’école pour accomplir cette tâche. Ouais c’est pas super, ça explique pourquoi il était urgent d’en parler de manière sérieuse 🧐

Qu’est-ce qui s’est passé à cette conférence sur l’eau ?

Les grands thèmes qui ont été abordés

Il y avait 5 gros sujets à l’agenda :

• L’eau pour la santé : on l’a dit juste au-dessus, l’eau potable est loin d’être accessible à tout le monde. Boire des eaux contaminées (notamment par des excréments par manque d’infrastructures adaptées pour les traiter) expose à des maladies graves comme le choléra ou la polio.
• L’eau pour le développement durable : comment gérer l’eau pour qu’il y en ait suffisamment pour se nourrir (l’agriculture consomme 70% des ressources mondiales en eau) mais aussi pour approvisionner les villes par exemple ?
• L’eau pour le climat et l’environnement : le changement climatique perturbe le cycle de l’eau. Pourtant l’eau fait partie des solutions pour limiter la hausse des températures → en restaurant des écosystèmes humides par exemple !
• L’eau pour la coopération : l’eau est un bien commun, pour la gérer durablement il faut donc collaborer entre pays, mais aussi entre secteurs qui en ont besoin.
• La décennie d'action pour l'eau : elle s’étale de 2018 à 2028 et cette conférence est en fait un point à mi-parcours. Pour l’instant les objectifs ne sont pas atteints, donc l’idée est de mettre les bouchées doubles.

Les solutions apportées

La conférence doit permettre le lancement du « Programme d’action pour l’eau » : une liste d’engagements volontaires des États et autres acteurs, qui suivra aussi leurs progrès en la matière. C’est l’enjeu principal et plus de 700 contributions ont été soumises, dont un tiers peuvent avoir un impact substantiel selon Charles Iceland, du centre de réflexion World Resources Institute, cité par l’AFP 👀

Parmi les initiatives annoncées, on compte notamment la potentielle nomination d’un·e envoyé·e spéciale pour l’eau à l’ONU, mais aussi le « Défi pour l’eau douce » !

Le truc c’est que, pour atteindre les objectifs, il faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Pour assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable par exemple, une étude citée dans le rapport publié cette semaine évalue à plus de 1000 milliards de dollars par an les investissements nécessaires (et pour l’instant, on n’y est pas encore 💸💸💸).