Et si le Tour de France devenait plus écologique ?

En rendant les déplacements plus green ?

Du côté de l’organisation du Tour, 1/3 de la flotte est déjà passée à l’électrique, et en 2023 100% des camions mobilisés pour l’organisation de la course vont rouler au biocarburant.

Mais y aurait pas moyen de mieux faire ?

• Par exemple, en instaurant l'obligation de rouler avec des voitures électriques pendant toute la compétition (certaines équipes, sponsors et véhicules de la caravane publicitaire fonctionnent encore aux énergies fossiles).
• Ou alors en incitant les 10 à 12 millions de personnes qui se rendent chaque année sur les routes pour encourager leurs équipes favorites à repenser leurs modes de déplacement ? Pour info, le transport du public représenterait 94% de l’empreinte carbone totale du Tour (à cause principalement de la voiture 😬). Pour ça, Amaury Sport Organisation (ASO), qui organise la course, propose des billets de train à prix réduit (-40 % pour le TER et gratuit pour les enfants), encourage le covoiturage, ou met à dispo des parkings à vélo.

En supprimant la caravane publicitaire ?

La caravane du Tour de France, c’est un cortège de 150 véhicules décorés à l’effigie d’une trentaine de marques et qui va suivre la course dans tout le pays. Quelques heures avant le passage des cyclistes, elle va proposer des animations et surtout distribuer des échantillons publicitaires au public.

• Du coup, est-ce qu’il ne faudrait pas tout simplement renoncer à cette caravane ? Après tout, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas 😌 Ça semble encore difficilement réalisable vu qu’une partie de l’économie du Tour dépend d’elle. Une étude menée auprès de son public révélait que 47% des spectateur·ices venaient en priorité pour profiter de la caravane.
• Au lieu de faire gagner des gadgets, les marques et régions membres de la caravane pourraient faire gagner des cadeaux immatériels. Cette année par exemple, la région du Béarn a renoncé aux goodies en faisant gagner à la place des séjours touristiques.

En faisant du Tour un événement de sensibilisation à l’écologie ?

Parce que concilier compétition sportive et écologie n’est peut-être pas si galère que ça au final 🤝

C’est par exemple le cas du Sun Trip, un rallye de vélos solaires créé en 2013 par Florian Bailly, et dont l’objectif est de promouvoir de nouvelles formes de mobilités plus respectueuses de l’environnement.

Les participant·es doivent effectuer un parcours libre (parfois sur plusieurs milliers de kilomètres !) et atteindre des checkpoints obligatoires avant de franchir la ligne d’arrivée. L’édition de 2023 s’est terminée le 1er juillet dernier et traversait les Alpes (en passant par la France, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne) sur une distance totale de 2500 km. Ici, pas de caravane publicitaire, pas de goodies ou de staff qui suit les participant·es en voiture, l’objectif est simple : parcourir de grandes distances pour l’amour du sport.

C’est à la fois une épreuve sportive, un moyen de voyager de manière éco-responsable et un acte militant en faveur des énergies renouvelables. Bref, pas mal de points dont le Tour de France peut s’inspirer 💪

En remettant la pratique du vélo au centre de la course ?

Autre sujet de réflexion : l’image que la course offre de la pratique du vélo.

En 2018, Stein Van Oosteren, représentant de l’ambassade des Pays-Bas en France expliquait pour Brut qu’en France « le vélo n’est pas considéré comme un moyen de déplacement mais comme un loisir […] ».

« Si vous tapez le mot “cycliste” dans Google ou dans n’importe quel moteur de recherche, vous allez immédiatement voir des images d’hommes en lycra, entre 30 et 40 ans, sportifs, en train de faire du vélo de course. Si vous tapez le même mot en néerlandais, vous allez voir des femmes, des hommes, des personnes âgées, des enfants, qui sont en train de se déplacer, d’aller au théâtre, de faire des courses. »

Et si le Tour de France travaillait sa communication pour ne plus présenter le vélo comme un sport de compétition, difficile et réservé aux athlètes, mais plutôt comme (aussi) un moyen de déplacement écologique accessible à plusieurs publics ? Ce changement de vision pourrait encourager la pratique du vélo en France, où 16% des Français·es l’utilisent comme principal moyen de transport au quotidien 😶