À part ça, il n’y a pas vraiment eu de changement au niveau des pluies sur les dernières décennies.
Et niveau cyclone ?
« Tous les ans, les prévisionnistes doivent faire face à une menace cyclonique : dépression, forte pluie, vents… On est en alerte de novembre à avril » explique Alexandre Peltier.
Le climat en Nouvelle-Calédonie en 2100
Comment vont évoluer les températures ?
Si on prend le scénario qui suit le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre et d’évolution des températures, la zone du Pacifique Sud connaîtra en 2100 un réchauffement de +3,4°C 🌡️
Dans ce cas, les températures en Nouvelle-Calédonie augmenteront en moyenne de +2°C vers 2040 et de +3°C en 2100 (par rapport à la période avant 1970).
Il y aura donc plus d’épisodes de forte chaleur selon Météo-France et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Et le danger, c’est que ce climat peut favoriser les épidémies de maladies, notamment celles transportées par les animaux, comme la dengue.
Comment vont évoluer les précipitations ?
Météo-France estime que d'ici 2080-2100, les précipitations vont diminuer d’au moins 20% par an en Nouvelle-Calédonie, jusqu’à -30% sur la côte ouest de Grande Terre (surtout pendant la saison chaude).
Et les deux phénomènes El Niño et La Niña seront encore plus contrastés :
- Les périodes sous influence d’El Niño auront des sécheresse plus longues et plus intenses → avec une augmentation du risque de feux de forêt et des conséquences pas ouf pour l’agriculture locale 😓
- Les périodes sous influence de La Niña seront beaucoup plus arrosées que d’habitude.
Comment vont évoluer les cyclones ?
Ils devraient être moins fréquents (diminution du nombre de 10% à 60%), mais par contre les pluies qui accompagnent les cyclones vont augmenter (jusqu’à +20%). OK, ça paraît un peu vague tout ça, mais c’est parce qu'il y a encore beaucoup d’incertitudes sur ce sujet.
La Nouvelle-Calédonie va-t-elle être engloutie par les eaux ?
Le niveau de la mer a augmenté de 5-6 centimètres sur les 60 dernières années. C’est pas rien, on est d’accord, mais c’est moins que ce qui est observé sur d’autres îles du Pacifique.
Surtout que la Nouvelle-Calédonie n’est pas une île « plate » : quand on s’éloigne du bord de mer, on trouve des montagnes qui culminent à plus de 1500 mètres. « C’est un peu comme si vous mettiez les Pyrénées, mais au milieu de la mer » résume Alexandre Peltier.
Les villes, dont la capitale, Nouméa, sont quand même plutôt situées sur le littoral. « On est déjà vulnérable au phénomène d'érosion côtière. Sur la côte est, certaines routes du littoral sont submergées en cas de forte houle*. Le niveau de la mer va monter, c'est inexorable. Certaines tribus se posent la question de se relocaliser… »
« Pour les Kanaks [le peuple autochtone de la Nouvelle-Calédonie], la terre est importante, c’est liée à leur identité. Devoir déplacer ses racines, c’est une source d’angoisse et d'inquiétude. »
Difficile de prévoir ce que ça va donner en 2100 → comme pour la Polynésie française, l’échelle des îles est trop petite pour pouvoir appliquer les modèles du GIEC et voir des résultats précis.
Et la biodiversité ?
La Nouvelle-Calédonie est ultra-riche niveau biodiversité : elle accueille plein d’espèces endémiques, aka des êtres vivants qu’on ne trouve nulle part ailleurs 😳 « 76% de sa flore est unique au monde » précise Hubert Géraux, expert conservation et Nouvelle-Calédonie au WWF.