Comment la France métropolitaine va être impactée par le changement climatique ?

Concrètement, quel(s) impact(s) va avoir le changement climatique sur la France métropolitaine d’ici 2050 ? Et quelles régions seront les plus touchées ?

Le climat en France (2022 versus 2100)

Aujourd’hui, en France, il fait en moyenne +1,7°C plus chaud qu’en 1900, selon une étude menée par le Centre national de la recherche scientifique, le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique et Météo France. La France se réchauffe donc plus vite que le reste de la planète, où le réchauffement actuel est estimé à +1,2°C. 

En 2100, ce réchauffement climatique pourrait atteindre +3,8°C en France, toujours selon la même étude, qui s’est basée sur un scénario intermédiaire. Une telle hausse entraînerait une montée en flèche des vagues de chaleur, des sécheresses, des feux de forêt… Les mois d’été par exemple pourraient être 5°C plus chaud que ceux du début du XXe siècle, avec des pics à 45°C à Paris et même 48°C à Nîmes.

Quelles régions sont les plus à risque face au changement climatique ?

Avant toute chose, il faut bien comprendre que quand on parle de risque, il faut aussi prendre en compte la notion de "vulnérabilité" d’un territoire : certaines régions de France seront beaucoup plus sensibles à un aléa climatique qu’un autre. Donc pour évaluer un risque, il ne faut pas prendre en compte seulement le changement climatique, mais aussi toutes les spécificités de chaque région .

Quelles régions seront les plus vulnérables face aux vagues de chaleur ?

Les vagues de chaleur n’auront pas les mêmes conséquences dans tout le pays pour plein de raisons différentes :

  • Est-ce que les habitants y sont habitués (ou pas) ?
  • Sont-ils jeunes ou agés ?
  • Dans quel type de logements vivent-ils ?
  • Les infrastructures sont-elles adaptées ?

Selon une étude de l’INSEE, 1 Français·e sur 7 vit actuellement dans une région qui pourrait connaître 20 journées anormalement chaudes supplémentaires par été dans les 30 ans à venir.

Quelles régions seront les plus vulnérables face à la sécheresse ?

La sécheresse a des conséquences importantes sur les zones où le sol contient beaucoup d’argile dite "gonflante". Les variations importantes d’humidité font gonfler puis dégonfler le sol, ce qui fragilise les constructions bâties dessus. Ce phénomène est appelé retrait-gonflement des sols argileux.

En France métropolitaine, plus de 4 millions de maisons sont "très exposées" à ce risque. La solution ? Faire des travaux pour rendre nos bâtiments plus résistants face à ce genre d'événement. 

La sécheresse provoque aussi un manque de ressource en eau. Un problème pour les écosystèmes naturels, mais aussi pour l’agriculture et la consommation d’eau potable. Les prévisions estiment que c’est surtout la moitié sud du pays qui sera touchée, avec là encore des différences entre chaque territoire : la Provence pourra bénéficier de l’eau qui arrive depuis les Alpes alors que les Pyrénées devront faire très attention du fait de leur faible capacité de stockage.

Quelles régions seront les plus vulnérables face à la montée des eaux ?

D’ici 2050, le niveau de la mer aura augmenté d’environ 20 cm. C’est séjà beaucoup, mais encore un peu tôt pour parler d’impact fort sur les littoraux de France selon Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la climatologie chez Météo-France : "La plupart des littoraux pourront supporter cette hausse".

Mais attention ajoute-t-il : ce n’est qu’une période intermédiaire avant les vrais problèmes. Il faut donc profiter de ce laps de temps pour préparer un retrait stratégique et déplacer les populations concernées avant la fin du siècle. D’ici 2100, le niveau de la mer devrait monter d'un mètre si les émissions mondiales de gaz à effet de serre poursuivent leur tendance actuelle. Dans cette conféguration, certaines zones comme la région de Dunkerque, une partie de la Charente-Maritime et la Camargue se retrouveront sous les eaux. 

Quelles régions seront les plus vulnérables face aux inondations ?

D’ici 2050, les 2/3 de la population française et la moitié des communes du pays seront concernés par le risque d’inondation.

Le changement climatique provoque des épisodes orageux plus violents avec des précipitations plus importantes. Ces fortes pluies impactent aussi bien les zones urbaines, où l'imperméabilisation des sols ne permet pas à l’eau d’être absorbée correctement par le sol, que les zones rurales, où elles peuvent entraîner des crues rapides, l’érosion des sols et détruire les cultures agricoles.

Ces pluies, ainsi que la fonte des glaciers de montagne due au réchauffement des températures, alimentent également les risques de crue des cours d'eau.

Adapter la France au changement climatique : y a des solutions ?

Aucun endroit en France ne sera à l’abri du changement climatique en 2050.

Identifier les risques pour chaque territoire

  • L'adaptation passe par une première phase d'identification des risques. Ainsi, nul besoin d’anticiper la montée des eaux dans un territoire montagneux... L'outil Climadiag développé par Météo-France permet d'obtenir plusieurs informations sur le climat d'une commune donnée en 2050 : température moyenne par saison, cumul de pluie, nombre de jours très chauds...
  • Autre outil intéressant créé par l’Agence France Presse : Demain, quel climat sur le pas de ma porte permet de savoir si sa ville fait partie de celles les plus à risque face au changement climatique.

Miser sur l’adaptation

Les villes font partie des zones les plus fragiles face au changement climatique. Plusieurs options existent pour les adapter :

  • Végétaliser, encore et encore, pour faire face aux vagues de chaleur (la végétation rafraîchit naturellement l’air ambiant) et aux inondations (un sol végétalisé absorbe mieux l’excès d’eau)
  • Peindre les toits en blanc
  • Mieux isoler les bâtiments

Pour les littoraux, il va falloir anticiper en déplaçant des infrastructures (habitation, route…) davantage dans les terres. Mais aussi les protéger le plus possible de l’érosion en évitant de bétonner les côtes, en préservant les dunes…

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