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Comment gérer son éco-anxiété et préserver sa santé mentale ?

QUIZ
Quand tu fais de l’éco-anxiété, tu as peur…

C’est quoi l’éco-anxiété ?

En fait, il n’existe pas de définition officielle de l’éco-anxiété à l’heure actuelle (galère galère…) mais les médecins s’accordent pour dire qu’il s'agirait d’une « nouvelle forme de détresse psychique dont la cause serait les bouleversements environnementaux en cours ».

Ce n’est ni une pathologie, ni une maladie mentale (au contraire, faire preuve d’éco-anxiété c’est plutôt faire preuve de lucidité vis-à-vis du monde qui t’entoure) mais une sorte de « stress pré-traumatique » (et pas post-traumatique) selon la psychiatre américaine Lise Van Susteren.

SONDAGE
En gros, si quand tu penses à la planète et ton futur, tu ressens :

Rassure-toi, tu n’es pas obligé·e d’avoir été en contact direct avec un big ouragan, un tsunami ou un méga-feu pour ressentir de l’éco-anxiété ! Ça peut très bien arriver en regardant un documentaire sur la pollution marine, en lisant un rapport du GIEC ou même en écrivant un article pour NOWU (pas tout le temps, je te rassure 🥲).

Par contre ☝️ À un certain degré, l’éco-anxiété peut devenir pathologique et se manifester par plusieurs symptômes pas super cool (sentiment d’impuissance, idées noires, doutes sur l’avenir de la planète qui t’empêchent de penser à autre chose). Dans ces cas-là il est nécessaire de se faire accompagner par un·e professionnel·le.

Bref, pour te la faire plus simple, voilà un petit tableau récapitulatif des différents symptômes de l'éco-anxiété :

Comment lutter contre l’éco-anxiété à ton échelle ?

Conseils d’une pro

Tu ressens un ou des symptômes évoqués plus haut ? Voilà les conseils de Charline Schmerber pour ne pas se laisser envahir et gérer au mieux ses émotions :

  • Étape 1 → Mettre les mots sur ses maux (déso, on était obligé de la faire). Plus sérieusement, parle de ce que tu ressens avec d’autres personnes, qui peuvent être des proches, des moins proches, ou un·e professionnel·le. Cette étape est essentielle, car on ne peut pas trouver de solution à un problème si on ne prend pas d’abord conscience dudit problème.
  • Étape 2 → Être sympa avec soi-même et ses émotions. Tu vas passer par du négatif, mais aussi du positif, et c’est ok en fait. Et non, tu ne pourras pas sauver le monde à toi tout·e seul·e. Donc respire et concentre-toi sur ce que tu peux déjà mettre en place à ton échelle.
  • Étape 3 → Se raccrocher à ce qui fait sens pour soi. Focus sur ce qui te parle le plus, que ce soit en termes de sujet (ce qui touche à la bouffe, la mode, le numérique…) ou de moyen d’action.
  • Étape 4 → Agir, mais sans se jeter dans n’importe quelle action (voir point ci-dessus).

💪 Conseils bonus pour tenir sur la durée 💪

  • Prends soin de tes relations avec les autres → « On a tendance à vouloir convaincre tout le monde autour de soi quand on est éco-anxieux·se, explique Charline Schmerber, or c’est pas forcément facile ni la meilleure chose à faire. Garder le lien avec les autres est plus important que les convertir. » Si vraiment tu veux prêcher la bonne parole, tu peux le faire en suivant nos conseils pour le faire sans casser l’ambiance 🙃
  • Lâche ton sentiment de culpabilité (allez ! tout de suite !) → Troque-le contre un sentiment de responsabilité (tu joues un rôle, mais tout ne repose pas sur toi).

Conseils de la commu

On a aussi posé la question à la commu’ éco-anxieuse de Twitter (bah oui, on fait pas les choses à moitié). Voilà les tips qu’on a reçus :

  • Se mettre au vert → « Avoir de quoi se ressourcer à proximité : du végétal, des animaux… », « Reconnecte le plus souvent possible à la nature, même au travers de toutes petites choses » (par ici nos conseils pour se reco à Mère Nature en 6 étapes 🌱)
  • Se préserver → « Volontairement éviter les news », « se couper des [réseaux sociaux] un temps… »
  • S’engager, seul·e ou à plusieurs → « Agir ! Agir au quotidien, individuellement, ou au sein d’associations (ensemble, on se sent plus fort). Ça me permet de canaliser la colère », « Entourez-vous. Il existe des centaines d'associations, de groupes politiques, de collectifs qui n'attendent que votre motivation, quel que soit votre degré d'implication. Ne restez pas seul, vous ne l'êtes pas. » (par ici la marche à suivre pour sauter le pas et s’engager)
  • Voir le positif → Et apparemment y a plein de raisons d’y croire : « [Beaucoup] de choses changent pour le mieux, dans toutes les industries et tous les pays », « relativiser déjà que c'est en prenant conscience d'un problème qu'on est plus à même de le résoudre », « aucun rapport scientifique consensuel n'affirme que le pire est certain et tant qu'on peut agir, on se doit d'agir », « chaque petit 0,1°C évité sauvera des vies et toutes les solutions sont DÉJÀ là. »
  • Sortir le matos → Thérapie voire anxiolytiques quand c’est nécessaire (faire appel à des professionnel·les de santé quoi)

Bonus : Comment la société peut t’aider contre l’éco-anxiété

Pas la peine de la jouer perso. Le monde qui t’entoure peut aussi t’aider à vaincre ton éco-anxiété (aaah ça c’est une bonne chose à savoir !). Par exemple :

  • Tu peux te remonter le moral grâce au pouvoir de l’imaginaire → Musique, littérature ou films, il y en a pour tous les goûts ! On te parle justement du pouvoir des récits positifs dans cet article si ça t’intéresse.
  • Les médias ont aussi un rôle à jouer, via leur traitement de l’actu : le catastrophisme qui fait vendre mais qui fait paniquer tout le monde, c’est pas très constructif par exemple. Pour plus de détails sur le sujet, c’est par ici.

Les personnes interrogées nous ont conseillé 2-3 trucs pour garder le moral :

  • Cette vidéo (en anglais) de la chaîne Kurzgesagt, qui donne plusieurs raisons de croire en la capacité de l'humanité à faire face au changement climatique
  • Cet extrait de conférence de Frédéric Lordon, qui explique comment passer d’éco-anxieux à éco-furieux.
  • Ce site qui donne pas mal de conseils et de ressources sur l’éco-anxiété.
  • Le livre Une autre fin du monde est possible de Pablo Servigne

Interview de Charline Schmerber, thérapeute et autrice du Petit guide de (sur)vie pour éco-anxieux
Appel à témoignages sur Twitter

Nicolas Quénard
The Lizard King
Pauline Vallée
Voisine de Totoro

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