
5 min
Ce qu’il faut retenir de la Conférence mondiale sur les océans
Pauline Vallée
Pauline Vallée
On te la présentait déjà ici : la Conférence mondiale des océans se tenait cette semaine du 26 juin au 1er juillet à Lisbonne, au Portugal. Organisée par les Nations Unies, elle a réuni des milliers de politiques, expert·es et activistes pour avancer sur plusieurs chantiers de protection des océans mondiaux.
Si t’as pas suivi, voilà les infos qu’il ne fallait pas louper.
C’est LE sujet qui a déchiré les États pendant le sommet. 5 pays (Nouvelle-Zélande, Fiji, Samoa, Palaos et Pérou) ont demandé un accord mondial qui interdise l’exploitation minière en eaux profondes. Ils sont soutenus par une coalition de 57 députés, lancée cette semaine par les eurodéputées Marie Toussaint et Caroline Roose, et le député vanuatais Ralph Regenvanu, qui demande exactement la même chose.
C’est quoi ce nom barbare ? L’exploitation minière en eaux profondes consiste en fait à extraire les gisements minéraux situés dans les grands fonds (en-dessous de 200 mètres de profondeur 🐠). Cette pratique serait une catastrophe pour l’océan : biodiversité marine attaquée, destruction des habitats, pollution lumineuse, pollution sonore…
Plusieurs pays, comme la Chine, l’Allemagne ou la Russie, ont déjà obtenu des contrats d’exploitation de la part de l’Autorité Internationale des Fonds Marins. Ils pourraient techniquement commencer leurs activités à partir de l'été prochain.
Plus de 150 pays se sont engagés à protéger 30% des océans mondiaux d'ici 2030. Il va falloir attendre la COP15 sur la biodiversité en décembre pour voir arriver un vrai traité qui concrétise cet engagement 🤞 En attendant, on se demande ici si ces aires protégées sont vraiment une bonne idée.
Pendant le One Ocean Summit de février (retrouve ses conclusions en haut de cet article), plusieurs États s’étaient engagés à défendre un traité de protection de la haute mer*. C’est encore rapé pour cette fois, puisque rien n’a été annoncé.
Le président américain Joe Biden a signé cette semaine un texte contre « la pêche illégale, non déclarée et non réglementée » → Il s’engage à mieux surveiller et réprimer ces pratiques de pêche, et à empêcher les produits de la mer issus de cette pêche d’être commercialisés aux États-Unis.
La France propose de co-organiser la prochaine Conférence mondiale sur les océans (2025) avec le Costa Rica. Stay tuned.
Haute mer : Eaux qui n’appartiennent à aucun État, loin des côtes, et qui ne sont actuellement pas réglementées (et donc victimes d’exploitation).
Camille Étienne
Claire Nouvian
AFP
Washington Post - World leaders confront ‘ocean emergency’ at U.N. conference
Le Monde - Pour le Sénat, l’exploitation des grands fonds marins serait « prématurée »
UICN - One Ocean Summit : Alerte sur l’exploitation des fonds marins dans les eaux françaises
UN - UN Ocean Conference ends with call for greater ambition and global commitment to address dire state of the Ocean
Planification écologique : que prévoit le gouvernement côté environnement ?
Crèmes solaires, pesticides... Ces produits chimiques qui font du mal aux coraux
Accord de Paris : où en sont les pays de leurs engagements climatiques ?
La France a vraiment 2 fois plus réduit ses émissions CO2 ces dernières années ?
Fukushima : le Japon relâche les eaux contaminées de la centrale nucléaire
Pourquoi la nouvelle loi européenne de restauration de la nature fait débat ?
Lien copié !
Article enregistré !