Camp climat : c'est quoi et comment y participer

Si tu suis un peu les activités de groupes écolo, tu as peut-être vu passer des infos sur des « camps climat » ou « climate camps ».

Ça t’a peut-être intrigué·e sans que tu prennes vraiment le temps de chercher : concrètement, c’est quoi ? Une colonie de vacances pour écolo ? Une formation pour devenir un activiste hors pair ? Une manière de rencontrer d’autres gens qui se sentent concernés par les causes environnementales ? Eh bieeen un peu des trois 😌

Un camp climat, c’est quoi ?

En France, tu peux en trouver organisés par des ONG ou collectifs comme Alternatiba, 350.org, ou encore Extinction Rebellion.

L’idée de base est à chaque fois la même : réunir des personnes intéressées par la cause écolo, pour se former, débattre et aussi passer de bons moments ensemble. Le tout, généralement en mode camping / dortoirs, et avec l’idée que chacun·e va participer à la vie commune 🤝

Concrètement, comment ça se passe ?

Chez Alternatiba par exemple, ça fait déjà plusieurs années que des camps climats sont organisés.

« Avant 2019, on en faisait un au niveau national qui rassemblait environ 1000 personnes, sur une dizaine de jours » explique Silène Parisse, porte-parole d’Alternatiba. Mais avec le Covid, ce n’était plus possible de prévoir d’aussi grands rassemblements.

Aujourd’hui, ce sont les antennes locales qui s’organisent elles-mêmes pour mettre tout ça en place. Cette année il y a des camps à Grenoble, Granville, Nantes, dans la région PACA…

Ils réunissent entre 150 et 500 personnes, sur 3 ou 4 jours (sans obligation d’être présent·e du début à la fin). Généralement, c’est à la campagne, sur des espaces où on peut effectivement camper, et des navettes sont prévues pour venir chercher les gens dans les gares par exemple. Sur place, en parallèle des activités, chacun·e participe à la cuisine et à la vie du camp.

De son côté, 350.org a monté cette année son premier camp climat, avec une jauge plus petite : une cinquantaine de personnes. Et ce n’est pas la seule différence, puisque les objectifs ne sont pas les mêmes 👀

Qu’est-ce que je vais apprendre dans un camp climat ?

Effectivement, chez 350.org, le camp climat est organisé dans le cadre de la campagne « Stop Total » qui lutte contre « les projets écocides et les soutiens financiers de TotalEnergies ».

Ce camp Stop Total arrive après « une année très riche en mobilisation qui a vu agir des centaines voir des milliers de personnes sur la campagne Stop EACOP et sur la campagne contre TotalÉnergies » explique Hugo Viel qui coordonne le projet.

« L’envie et le besoin qui ont émergé c’était de pouvoir se réunir pour apprendre à se connaître mieux d’une part, et aussi de s’organiser pour la suite, de se mettre d’accord sur la stratégie et revenir plus efficaces pour avoir encore plus d’impact. »

Pour le cas de 350.org, les gens qui participent sont généralement déjà membres de groupes Stop Total et s’engagent cette fois à venir sur toute la durée du séjour.

En pratique, il y a deux temps différents :

• Le premier, en plénière, avec des informations sur les résultats de la campagne, sur la stratégie, sur la préparation des grandes actions des prochains mois.
• Le deuxième, des ateliers plus détentes organisés souvent par des participant·es qui veulent partager des choses : cuisine vegan, impro théâtrale, yoga, observation d’oiseaux, etc.

Ce découpage en deux temps se retrouve aussi chez Alternatiba. D’un côté les ateliers détente et de l’autre, des formations concrètes, mais les objectifs sont différents. Les ateliers de formations ne visent pas à organiser une campagne en particulier mais plutôt à faire monter tout le monde en compétences : « C’est un temps pour comprendre les enjeux liés au changement climatique, comprendre les liens avec la question sociale, trouver des clés pour passer à l’action… L’idée c’est d’accompagner des débutant·es et de permettre aux autres de continuer à progresser pour qu’ils puissent s’organiser » explique Silène 🤓

Résultat : il y a de quoi comprendre les bases du changement climatique, mais aussi comment monter une action de désobéissance civile, comment aller rencontrer des élu·es pour leur demander de mettre en place plus de pistes cyclables ou de transports en commun, etc.

« L’avantage, c’est que comme les groupes sont locaux maintenant, ça permet de vraiment se concentrer et de se former sur les enjeux qui sont près des gens » ajoute Silène.

Et si je veux participer à un camp climat ?

Le mieux, c’est de suivre de près les groupes qui t’intéressent, idéalement avant l’été, quand tout ça commence à se prévoir… et de t’inscrire le moment venu.

Par exemple, pour Alternatiba, tu peux retrouver toutes les infos pour t’inscrire aux prochains camps climat sur leur site (il y en a encore quelques-uns à la rentrée et à l’automne).

Et du point de vue financier, les coûts d’inscription sont généralement à prix libre, ou avec différents tarifs d’accès (par exemple entre 8€ et 16€ la journée, ce qui inclut la nourriture etc), pour favoriser la solidarité entre les personnes qui ont beaucoup de moyens et celles qui n’en ont que peu 🤗

Autre info intéressante parce que ce genre de rassemblements ne semblent pas toujours accueillants pour tout le monde : autant chez Alternatiba que chez 350.org, il y a un accent mis sur l’inclusivité. Silène explique qu’il y a « une attention portée sur les questions de handicap, même si c’est pas forcément mis en place de la même manière dans tous les camps locaux », par exemple pour l’accessibilité en langue des signes ou pour les personnes à mobilité réduite.

« On essaie aussi de faire en sorte que ce soit aussi inclusif en termes de diversité et d’identité de genre, et il y a d’ailleurs des référent·es identifiable·s que l’on peut solliciter si jamais on rencontre des problèmes. »