Le système des limites planétaires a été proposé par les auteur·ices de cet article publié en 2009. Ils et elles ont identifié 9 secteurs essentiels pour déterminer la « bonne santé » de la planète, et, pour chaque secteur, une limite de dégradation à ne pas dépasser.
En résumé :
À la création de ce système, 3 limites sur 9 avaient déjà été franchies. Aujourd’hui, on en serait à 6 limites sur 9 👇
La limite la plus connue peut-être, qui mesure la hausse de la température globale sur Terre.
Statut : limite franchie
La disparition des êtres vivants sur Terre (à la fois en nombre d’espèces, et en nombre d’individus par espèce), disparition qui pose de nombreux problèmes.
Statut : limite franchie
L’azote et le phosphore sont deux éléments chimiques essentiels à la bonne santé du sol et la croissance des végétaux. Mais l’Homme en introduit trop dans l’environnement (notamment via l’agriculture intensive, qui utilise des engrais azotés), ce qui perturbe le cycle naturel et pollue les cours d’eau.
Statut : limite franchie
Disponibilité de l’eau douce (potable) sur Terre.
Statut : limite franchie
Limite qui englobe toutes les transformations des zones naturelles (conversion en champ agricole, artificialisation en les recouvrant de béton par exemple, déforestation, feux de forêt…).
Statut : limite franchie
Introduction par l’Homme de substances chimiques (métaux lourds, plastique…) dans l’environnement, ce qui a un impact à la fois sur la biodiversité, l'eau douce, l’ozone et le changement climatique.
Statut : limite franchie
Ce qu’on appelle la « couche d’ozone » → une couche de l’atmosphère terrestre entre 20 et 50 km d’altitude qui nous protège en filtrant une partie des rayons ultraviolets du soleil.
Statut : sous la limite
Changement du pH de l’eau des océans, qui devient plus acide, et perturbe la vie marine.
Statut : sous la limite
Présence d’aérosols (particules fines en suspension dans l’air) dans l’atmosphère terrestre, qui perturbent sa composition et ont un impact sur le climat.
Statut : sous la limite
Ces limites définissent un « safe space » à l’échelle de la Terre. Quand elles sont atteintes, ça signifie qu’un processus terrestre ne fonctionne plus correctement. C’est donc une très mauvaise nouvelle.
Déjà, parce que ça veut dire qu’un processus essentiel pour la bonne santé de la planète ne fonctionne pas bien. Ça a aussi un impact pour les sociétés humaines.
Et aussi, parce que les limites sont interconnectées : si on franchit l’une d’elle, par exemple l’acidification des océans ou la perte de biodiversité, on accélère la dégradation d’une autre limite, comme le changement climatique.
Plus facile à dire qu’à faire 😅 Il existe déjà des stratégies pour limiter au max les dégâts dans certains secteurs :
Etc etc. Mais pour le moment, elles sont bof respectées…
Par exemple, c’est en prenant en compte le cycle de l’« eau verte » (l’humidité du sol) dans le calcul du statut de l’eau douce, que des scientifiques ont déterminé en avril dernier que ce secteur avait franchi sa limite. Donc mieux on connaîtra comment la planète fonctionne, mieux on pourra estimer l’état dans lequel elle se trouve.
France Info - Une sixième limite planétaire vient d'être franchie, celle du cycle de l'eau douce
Nature - A safe operating space for humanity
Nature - Quantifying environmental limits – a new approach
UNEP - Quantifying environmental limits – a new approach
Notre Environnement - Appauvrissement de l’ozone stratosphérique
Notre Environnement - Introduction d’entités nouvelles dans la biosphère