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6 min

À quoi ressemblera la France de 2050… côté sport ?

Un peu différent cet article non ? Les réponses à tes questions sont dans notre FAQ !

7h00 – Jour historique

J’entends le réveil qui sonne, et il ne me faut que quelques secondes pour être assise dans mon lit. Aujourd’hui est un grand jour : je participe aux Jeux Olympiques d’Hiver 2050 ! Je ne réalise toujours pas.

Pourtant ça fait un moment maintenant que je sais que ce jour va arriver, mais si quelqu’un me l’avait annoncé quand je rêvais devant les jeux de 2044, je lui aurais ri au nez. Parce qu’en fait, je suis là un peu par hasard moi. Ok, je fais du ski de fond depuis que je suis enfant, mais de base je suis prof de sport. Pas athlète professionnelle.

Ma rêverie est interrompue alors que ça frappe à ma porte.

- Alba, t’es levée ?

- Oui j’arrive !

C’est l’heure du petit dej – si c’est comme hier, au programme flocons et lait d’avoine, confiture de mûre et pâte de noisette, une poire : de quoi bien démarrer la journée !

9h00 – Souvenirs

J’ai retrouvé Thomas. C’est l'entraîneur de l’équipe de France grâce à qui je suis là aujourd’hui : je l’ai croisé pour la première fois il y a quelques années, sur les pistes de ski de fond de Font Romeu, dans les Pyrénées, alors que je faisais une petite sortie en solo.

Je faisais pas de compet’ officielle moi, ça se fait un peu moins qu’à l’époque de mes parents, mais par contre tout le monde fait du sport en loisirs, et c’est vrai que c’est pas rare que pro et pratiquant·es loisirs comme moi se croisent (toutes disciplines confondues parce que les équipements sont partagés et mutualisés au maximum, oui oui, même pour le foot, d’ailleurs ils partagent même leurs terrains avec les équipes de rugby !). Mais pour la faire courte, c’est comme ça qu’il m’a repérée.

Il marche avec moi alors qu’on va récupérer mon matos – j’ai amené une seule paire de ski + 1 de rechange (avant les athlètes pouvaient en avoir une vingtaine sur la saison, mais maintenant on en fait des durables et on en a moins #economies). Visiblement nos pensées se rejoignent :

- Je suis pas mécontent d’être tombé sur toi par hasard dis donc.

- C’était un beau coup de bol oui !

Faut être honnête, y a plus grand monde qui skie aujourd’hui : y a peu de neige et moins longtemps dans l’année, les disciplines grand public comme le ski alpin sont beaucoup moins pratiquées vu que bon nombre de remontées mécaniques ont été arrêtées et démontées. Mais pour les locaux, le ski de fond ou le ski de rando se sont développés. C’est plus doux pour les écosystèmes, ça pollue moins, et les gens viennent pas de l’autre bout du pays voire du monde pour le pratiquer.

10h00 – Repérages

Une fois le matos récupéré, je le chausse et je retourne sur le parcours une dernière fois avant le lancement de la compétition. Les Alpes sont belles aujourd’hui.

Les épreuves de ski ont lieu ici, mais pour tout ce qui est bobsleigh, luge et skeletton c’est au Japon, et les compétitions pour les sports en patinoire ont lieu au Canada.

Répartir les différentes disciplines dans différents pays permet de limiter les besoins en infrastructure : comme ça on évite de construire des bâtiments tout neufs à chaque olympiade ! C’est pareil pour les JO d’été, et même pour les coupes du monde par exemple, l’organisation est souvent partagée entre plusieurs pays pour n’avoir aucun bâtiment à construire.

15h00 – Donne tout Alma !

A 15h le coup d’envoi est donné : je m’élance ! J’ai le cœur qui bat à 1000 à l’heure, je m’accroche, et en franchissant la ligne d’arrivée au bout des 10 km je m’effondre.

Je ne fais pas un résultat exceptionnel – j’arrive 28e sur 40. Mais rien que d’avoir participé à cette épreuve me comble de joie ! Il y a aussi moins d’athlètes qu’à l’époque de mes parents, ça contribue à réduire les déplacements et les besoins en infrastructure. Déjà que ça a toujours été un exploit de se qualifier pour les JO, aujourd’hui ça relève presque de l’impossible. Ce qui rend mon expérience d’autant plus unique !

En reprenant mon souffle, je n’en reviens pas d’être ici. Dire qu’avant, ma vie, c’était de faire faire des longueurs ou de l’escalade à des enfants, et le week-end d’accompagner l’équipe de hand locale dans ses déplacements (très courts : comme y a plus de gens qui font du sport, y a plein de petits clubs partout, même à un bon niveau y a quasi jamais besoin de faire plus d’une heure de route pour les matchs !).

17h00 – Remise des médailles

L’hymne suédois résonne, et je regarde les vainqueur·es recevoir leurs médailles. Triplé gagnant pour cette équipe du nord !

Autour de nous, les spectateurs IRL ne sont pas hyper nombreux : il n’y a pas d’infrastructures pour les accueillir, et les voyages exprès pour venir assister aux épreuves sont assez découragés. On est plutôt sur les locaux : des Suisses, des Français·es, des Allemand·es, des gens qui globalement pouvaient venir en train. C’est aussi pour ça que les disciplines sont dispersées un peu partout : ça évite un afflux massif de spectateurs.

18h30 – Repos

Je mange en compagnie d’autres athlètes français·es. Pour nous, c’est détente maintenant, les épreuves sont terminées. Thomas nous raconte ses vieux souvenirs d’olympiades.

- Non mais vous vous rendez pas compte à l’époque c’était délirant, y avait aucune prise en compte du climat dans le choix des lieux où se tenaient les compétitions ! C’est comme ça que la Coupe du monde de foot 2022 a été organisée dans le désert qatari, les JO d’hiver de cette même année ont fini par se faire sur presque 100% de neige artificielle en Chine, et les Jeux asiatiques d’hiver 2029 dans une megalopole futuriste saoudienne !

Il est outré, ça nous fait tous un peu sourire parce que c’est pas la première fois qu’il nous raconte ça.

Mais c’est vrai que le monde du sport a bien évolué. Même les calendriers des compétitions ont changé : depuis 2026 les JO n’ont plus lieu que tous les 6 ans, les Coupes du monde pareil. Et même les championnats nationaux dans certains sports ont vu leur saison réduite : on pouvait plus jouer sur des périodes trop étendues, avec les aléas liés aux vagues de chaleur.

Globalement, les fédérations ont fait beaucoup d’efforts entre les rénovations des équipements pour l’isolation, le redécoupage territorial pour éviter au max les déplacements longs dans le sport amateur, les aménagements des calendriers, les chartes vertes qui interdisent l’artificialisation de terre pour l’organisation d’un quelconque événement sportif…

Ça a l’air compliqué, mais tous ces efforts ont permis de continuer à faire du sport quand même, sans ça on aurait peut-être carrément plus du tout de neige !

T'as aimé l'histoire d'Alba ?

ADEME - Transition 2050, choisir maintenant agir pour le climat
WWF - Changement climatique : le monde du sport à +2°C et +4°C
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Scénarios Transition(s) 2050 - ADEME

Esther Meunier
À la recherche de bonnes nouvelles

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