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7 min

À quoi ressemblera la France de 2050… à la ville et à la campagne ?

Un peu différent cet article non ? Les réponses à tes questions sont dans notre FAQ !

10h00 - Réveil en douceur

Mia ouvre doucement un œil. Machinalement elle tend son bras à sa gauche : pas loupé, Nour est déjà levée. Elle tourne la tête vers le réveil sur sa table de nuit et râle.

- Arrgh je suis déjà en train de la faire attendre.

C’est samedi, mais toutes les deux ont décidé de se faire une grande balade sur la côte aujourd’hui. Elle enfile des vêtements et fonce sur la terrasse partagée, où Nour sirote tranquillement sa chicorée, en discutant avec Elodie et Julien, leurs voisins sexagénaires.

- Tiens, voilà la retardataire, annonce Julien dans un sourire.

- Oui oui ça va, je sais, j’avale un ptit dej et je suis prête, répond Mia en jetant un regard désolé à Nour qui secoue la tête d’un air amusé.

11h00 - Vue sur mer

Ça y est, Mia et Nour approchent de la dune. 20 minutes qu’elles pédalent à travers Bayonne : elles ont sorti leurs vélos du garage où ils sont entreposés, descendu la rue bordée de fossés d’infiltration végétalisés, et atteint l’Adour. Les fossés sont là depuis un moment maintenant, Mia se souvient encore de leur installation quand elle avait 15 ans, en 2035. Ça a été de gros travaux mais ils ont largement diminué l’impact des crues en ville, devenues régulières entre la hausse du niveau des océans et les pluies qui peuvent être très fortes.

Pareil pour la dune d’ailleurs. La côte a bien changé de visage pense Mia : certains bâtiments ont été démolis, les terres désartificialisées, et à la place c’est tout un écosystème côtier qui s’est installé et qui fait tampon en cas de fortes marées ! Au loin, elle aperçoit l’un des parcs éoliens offshore les plus récents. C’est signe qu’il fait beau : par temps de brouillard impossible de l’apercevoir !

Le couple poursuit sa route sur la voie verte qui longe la côte : pas de voiture dans ce coin, mais pas mal de cyclistes, de piétons. La voie verte se ré-enfonce ensuite vers les terres et Nour et Mia pédalent à travers la campagne. Elles traversent la forêt du Pignada, pas mal étendue, puis débouchent sur un paysage dans lequel alternent des prairies, des champs, de petits bois et des jachères. Ça et là, il y a aussi des mares.

- Oh Mia regarde ! Un faucon pèlerin !

Nour pointe un rapace dans le ciel. Ça arrive de plus en plus souvent !

15h - Passage à l’appart

Après leur grand tour de vélo, Mia et Nour rentrent se changer. Sur le trajet, elles traversent le Jardin Botanique de Bayonne et le parc de Château Neuf : les parkings sur lesquels avaient l’habitude de se garer les parents de Nour ont cédé la place à de nouveaux espaces verts puisque maintenant les véhicules sont laissés à l’entrée de la ville ! Dans les parcs, la ville a intégré des points d’eau : c’est indispensable pour se rafraîchir un peu au plus fort de l’été. Au fil des rues, Mia et Nour passent devant une conserverie, un repair café, une scierie, une menuiserie...

En arrivant, Mia s’arrête au rez-de-chaussée : ce week-end, c’est son associé Adam qui gère la boutique vrac, mais elle doit passer chercher quelques trucs pour la soirée qui s’annonce.

- Ça roule aujourd’hui ?

- C’est calme ! Si on avait pas été livré ce matin je m'ennuierais.

- Haha, et ça donne quoi alors le muesli et la farine « arrivés de Peyrehorade par voie fluviale », haha ?

- Franchement ça a l’air pas mal du tout.

- Je goûterai lundi ! Je file, j’avais juste besoin d’attraper des algues que j’ai promis d’amener à mon grand-père pour ce soir.

- Ha tu y vas ce soir ! Profitez bien, tu diras bonjour à la troupe !

« La troupe », ce sont les grands parents de Mia (Pascal et Catherine), mais aussi un couple d’ami·es de Nour et Mia (Enzo et Léna + leur enfant Elerie). Ils et elles sont désormais installé·es tous·tes ensemble dans la vieille maison où a grandi le père de Mia.

Ça faisait déjà 7 ans qu’Enzo et Léna avaient repris la ferme, mais quand il est devenu difficile pour le couple âgé de s’occuper seul de la maison, trop grande pour deux, ils ont proposé de la réamménager pour qu’ils et elles puissent tous·tes y vivre ensemble. Depuis 3 ans, il y a donc des espaces bien distincts pour tout ce qui est chambre et salle de bain, et au milieu, une cuisine et un grand salon partagés par 3 générations ! C’est là que vont Mia et Nour ce soir.

17h - En route

Après s’être changées et avoir réuni les quelques provisions dont elles avaient besoin, Nour et Mia sortent de leur appart. En passant au 1er étage, elles tombent sur Yanis qui sortait du coworking (c’est le seul à y travailler le samedi !). En retard, elles lui glissent juste un mot gentil avant de dévaler le reste des escaliers : elles ont promis d’arriver à temps pour préparer elles-mêmes les sushis végé prévus au dîner !

Elles enfourchent de nouveau leurs vélos et foncent jusqu’au parking de transition en bordure de la ville : plein de vélos sont garés là, à l’ombre des panneaux solaires, mais elles montent dans la navette autonome avec les leurs, parce qu’elles en auront besoin pour finir le trajet. Direction Lahonce !

En sortant de la ville, les bandes d’herbes qui bordent l’Adour se transforment en larges berges inondables. Encore un peu plus loin, c’est un paysage de marais qui s’offrent à elles : encore un aménagement pour faire face aux crues, les infrastructures ont été éloignées des rives.

Arrivées à Lahonce, Nour et Mia remontent en selle. En s’éloignant de la rivière, les marais ont cédé la place à un bocage où les champs sont bordés de haies fournies. Elles se sont multipliées depuis l’enfance de Mia : il y en a environ 5 fois plus qu’avant, les surfaces à cultiver sont plus petites mais toute cette végétation, c’est bon pour la biodiversité, la capture du carbone, et même les rendements agricoles !

22h - Belle soirée

Il ne reste plus un seul sushi dans le plat, et le gâteau aux noix de Pascal a été bien entamé. Catherine ne peut pas s’empêcher de radoter :

- C’est quand même drôlement bien de vous avoir avec nous maintenant. Déjà que j’étais épatée par comment vous aviez repris la ferme, lancer de l'agroforesterie sur certaines parcelles et du maraîchage bio sur d’autres, mais vraiment depuis qu’on vit ensemble la vie est plus belle.

C’est toujours ce qu’elle dit avant d’aller se coucher, surtout quand Mia est là. Elle est très reconnaissante à sa petite fille de lui avoir présenté le couple il y a bientôt 10 ans.

Effectivement, Enzo et Léna ont dédié une partie des terres à de la production de bois depuis la reprise de la ferme : c’est très fortement encouragé par les pouvoirs publics pour reboiser, la surface arborée a d’ailleurs doublé depuis l’enfance de Mia ! Bonus : ça fournit des matériaux de construction qui stockent du carbone. Le bois qui est produit ici est ensuite utilisé pour les nouvelles constructions en biomatériaux qui remplacent les bâtiments anciens, que ce soit des bâtiments agricoles, des logements, ou des tiers lieux dans lesquels on trouve des espaces de co-working, des bureaux, des bars associatifs, des artisans…

Alors que Catherine et Pascal sont parti·es dormir (à 90 ans, on se couche tôt), Enzo lance :

- Bon, et les vacances alors ? On a trouvé un alternant qui va pouvoir nous remplacer en février, sur une des 2 semaines de vacances scolaires d’Elerie. Ça vous dit un tour dans le Parc Naturel des Pyrénées ?

- Alors là je vous suis, tu sais comme j’aime la rando, et il y a même une nouvelle via ferrata je crois. Ça pourrait être sympa d’initier Elerie, non ? répond Nour.

Ça fait un moment que ça ski beaucoup moins en montagne, ou alors du ski de fond ou de rando : les remontées mécaniques ont mauvaise presse et de toute façon, il y a pas vraiment assez de neige. Ce qui n’empêche pas de découvrir la nature : les populations de bouquetins ibériques par exemple ont pas mal augmenté, c’est très facile d’en voir aujourd’hui !

L'enthousiasme de Nour fait rire Mia :

- Eh, c’est bien beau tes plans sur la comète, mais faudrait peut-être voir si tu peux poser des jours avec la fabrique avant non ?

Nour fait mine de réfléchir. Depuis peu, elle travaille dans un atelier qui fabrique des pâtes artisanales à base de pois chiche.

- Oui boooon, ok, mais l’idée est géniale non ?

- Oui, je suis motivée, je verrai avec Adam si on peut s’arranger à la boutique de mon côté !

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Esther Meunier
À la recherche de bonnes nouvelles

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